Beautés et dégradations
L’église de l’Immaculée-Conception, de construction fragile comme nous l’avons vu depuis le début de ce récit historique, a maintenant plus de 150 ans, et va mal. Malgré la réfection de la toiture en 1953, la restauration des murs intérieurs et extérieurs, et des vitraux en 1957/1958, le ravalement de la façade en 1998, le bâtiment est aujourd’hui en très mauvais état, et il y a urgence.
Un nombre important d’ardoises s’envole à chaque coup de vent, engendrant de nombreuses infiltrations. Cette humidité entraîne le pourrissement de la voûte en bois à de nombreux endroits, et l’inquiétude pesait sur l’état de la charpente jusqu’à un récent sondage effectué en décembre 2016 qui constate, sur 10 points éparses du toit, que celle-ci semble indemne de mérules, et autres maladies. Ce sondage a été effectué lors de la phase « zéro » de mise en sécurité (avec purge des pierres prêtes à tomber et installation d’un filet de protection sur la façade ouest, la plus abîmée car la plus exposée aux intempéries).
A l’intérieur, les murs sont imprégnés d’eau pluviales accumulée dans les chéneaux bouchés et fissurés, aux eaux stagnantes. Les murs sont aussi attaqués de l’intérieur par l’humidité provenant de la combustion du gaz du système de chauffage. Cette humidité intérieure de l’église a été majeure à une époque où le bâtiment n’était jamais ouvert dans la semaine, l’équipe des bénévoles qui assure l’ouverture des portes, la surveillance et l’accueil en semaine n’existait pas. Qui plus est, une peinture intérieure imperméable a été apposée en 1957 et renouvelée en 1982 ; elle empêche la pierre de respirer. Les vitraux sont également malades. L’oxydation des ferrures exerce une pression sur les verres, qui déforme les plomb qui les lient, et tord ainsi l’ensemble d’un élément de vitrail, principalement au niveau de ceux de la façade ouest, très exposés aux intempéries. Plusieurs verrières sont condamnées si une intervention rapide n’est pas entreprise. Enfin, l’électricité, maintes fois remaniées, est aujourd’hui hors normes.
Devant ce constat alarmant, des démarches sont faites auprès de la Direction Régionale des Affaires Culturelles (D.R.A.C.) de Lille, afin d’obtenir le classement de l’église. Ce dernier aurait permis d’avoir des subventions, en particulier pour la mise hors d’eau du bâtiment. Une demande est adressée à cet effet le 2 septembre 2010, à Madame Chatenay-Dolto, Directrice Régionale des Affaires Culturelles du Nord-Pas-de-Calais. En octobre de la même année, la Délégation permanente de la Commission Régionale du Patrimoine et des Sites donne un avis favorable au passage en Commission Régionale du Patrimoine et des Sites (C.R.P.S.). En vue de l’examen de la demande, un dossier de recensement est établi en février 2013 par Anne Lefebvre et Olivier Liardet, chargés d’études documentaires à la Commission Régionale des Monuments Historiques (C.R.M.H.). Le jeudi 27 juin 2013, la proposition de classement est présentée lors de la Commission Régionale du Patrimoine et des Sites.
Malheureusement, et malgré un réel intérêt patrimonial, la Commission considère que l’église n’est pas suffisamment originale, et rend un avis défavorable.
Pour pouvoir sauver l’église, à la fois dans sa fonction cultuelle, mais aussi pour son intérêt culturel et patrimonial, vu d’autant plus la qualité des œuvres d’art qu’elle renferme, une réunion se tient le mardi 9 juillet 2013 en l’église du Christ-Ressuscité. Sont présents : le curé, le maire, et de nombreux paroissiens, ou simples habitants de Wimereux, amoureux de ce patrimoine culturel et culturel que représente l’église de l’Immaculée-Conception. L’objet de cette rencontre est la création d’une Association des « Amis de l’Eglise de l’Immaculée-Conception de Wimereux », dont l’objectif est la sauvegarde de l’église en elle-même et de son mobilier. L’association est déclarée à la sous-préfecture de Boulogne-sur-mer le 28 octobre 2013, et paraît au Journal Officiel le 9 novembre suivant.
Espérons que les amoureux de l’église seront nombreux à rejoindre l’association, et que dans un avenir pas trop lointain, des travaux pourront être entrepris, pour sauvegarder l’église et les merveilles qu’elle contient.
Pour se rendre compte à la fois de l’intérêt culturel de l’édifice, des « BEAUTÉS » qu’il renferme, et parallèlement de l’importance des DÉGRADATIONS qu’il présente, explorons les deux paragraphes suivants …