Chap 4 – Guerre 39/45 1 : Du temps de l’Abbé Mourmier
-1- La Seconde Guerre Mondiale éclate… Mais la paroisse continue à vivre … Sous le regard de Saint Pierre
L’église possède actuellement une statue de l’apôtre Pierre, réplique de celle se trouvant dans la basilique Saint-Pierre de Rome. On pensait que cette statue se trouvait dans l’église dès l’origine. Les archives diocésaines nous ont appris qu’elle était en fait arrivée beaucoup plus tardivement. C’est en 1941 qu’elle a été offerte par un paroissien, Monsieur Carpentier. La bénédiction de la statue se fera le 29 juin de cette même année, lors de la fête de Saint Pierre / Saint Paul.
Wimereux est occupée par les troupes ennemies et à partir de juillet 1942, les villas entre la digue et la rue Carnot sont évacuées, le périmètre étant déclaré zone interdite. La plage est minée et couverte de herses, et ses accès sons fermés par un mur de béton, prolongation du mur de l’Atlantique, car les Allemands craignaient un débarquement des Alliés dans le détroit du Pas-de-Calais.
Mais ceci n’empêche pas la paroisse de continuer à vivre et à célébrer les différentes étapes du calendrier liturgique, comme en témoignent les photos des fêtes de la nativité de Notre-Dame du 8 septembre 1942 retrouvées dans les archives diocésaines en 2016.
Cliquez sur la vignette ci-dessous pour visualiser le document d’archive en question (document n°13)
-2- Arrive la Libération de Wimereux, au prix de quelques bombardements atteingant l’église !
En 1944, la libération est proche, et à partir du 5 septembre, les Allemands mettent en défense la plage. Le vendredi 15, la rive droite du Wimereux est évacuée, les habitants ayant une journée pour déménager ; c’est ainsi que l’abbé Verhille doit quitter sa petite maison avec sa gouvernante pour se fixer au bresbytère où il passe la Libération.
Photos du mur de l’Atlantique confiées par le Père Philippe Thiriez, prises depuis les alentours du boulevard Thiriez
Le dimanche 17 septembre 1944, Wimereux est sous le feu de l’artillerie : 1 obus tombe dans la cour du presbytère et 8 autres tombent dans la nef de l’église, dégradant fortement la maçonnerie, détruisant une centaine de chaises, la plupart des vitraux, et endommageant le dallage de marbre.
Le mercredi 20 septembre, le bombardement se poursuit tout l’après-midi. 2 obus touchent le clocher et à nouveau le toit, criblant d’éclats la tuyauterie de l’orgue.
Le lendemain, la messe de 8h15 est interrompue par un violent bombardement et l’après-midi, les Canadiens approchent. A 19h, soit 1 heure après un passage d’avions qui larguent des bombes, il font leur entré rue Carnot et les Allemands se rendent sans opposer de résistance. Par rapport aux bombardements des derniers jours, le nombre de victimes est peu élevé.
Le dimanche 24 septembre, c’est dans une église dévastée et ouverte à tous vents qu’est chanté un « Te Deum », pour la libération et la protection du pays.
Le 11 novembre, pour la première fois depuis le début du conflit, une belle cérémonie du souvenir et de la prière peut avoir lieu, renouant ainsi avec la tradition. Après la messe, le cortège se rend au monument aux morts, puis au cimetière militaire britanique où l’abbé Mourmier prononce une brève allocution en anglais, enfin sur les tombes françaises où le maire dit quelques mots. Une délégation du Royal Engineers (corps de l’armé britanique qui s’occupe du génie militaire, d’ingénérie et d’aide techniques diverses aux forces armées britanniques) assiste à la cérémonie.
L’église est en piteux état, mais heureusement, comme dans toute période tragique, il y a parfois des événements amusants, en particulier au sujet des cloches qui ont manqué de disparaître. En effet, l’abbé Mourmier reçoit un jour la visite de l’aumonier allemand qu’accompagne un officier. Ce major déclare au curé qu’il a besoin des cloches. Le curé, sans se démonter, lui répond qu’elles sont dans le clocher, qu’il peut les prendre mais qu’auparavant il faut une autorisation de Paris, puisque la réquisition ne touche pas les choses de l’Église. Une fois la réponse reçue, l’abbé s’engage à lui donner ce qu’il demande. Procédant ainsi, et persuadé que cela va prendre du temps, l’abbé espère sauver les cloches. L’avenir lui donne raison, même si ces dernières ont souffert des obus tombés sur le clocher.
-3- Départ de l’Abbé Mourmier : désolation d’une paroisse et d’une église !
Nommé doyen d’Audruicq, l’abbé Mourmier doit faire ses adieux aux paroissiens. Il y a de l’émotion et des regrets dans bien des coeurs, et en particulier dans celui du pasteur lorsqu’il évoque le souvenir des bons et mauvais jours passés…
Jusqu’en avril 1945, la paroisse reste sans curé…
(article établi à partir du livre d'Arnaud Destombes : "Immaculée-Conception de Wimereux - Histoire d'une église, histoire d'une paroisse ...)