Chap 4 – La Guerre 39/45 – 2 – L’après-guerre immédiat avec l’abbé Cocart (1945-1952)
-1- Arrivée de l’Abbé Cocart
Pressenti dès courant septembre 1944 pour succéder à l’abbé Mourmier, l’abbé René Cocart, alors à Calais, hésite et même refuse dans un premier temps. Son âge avancé, la vieillesse de sa sœur (78 ans), font qu’il a peur de prendre en charge cette paroisse durement touchée par la guerre.
Finalement, après avoir attendu six mois, et sachant que Wimereux est toujours libre, l’abbé Cocart accepte enfin cette cure où il arrive le mercredi 11 avril 1945. L’installation a lieu le dimanche suivant, 15 avril.
Après un accueil, selon la tradition, par la municipalité, Monsieur Watteau, président du Conseil paroissial, souhaite la bienvenue au nom de la communauté. Chose touchante : l’abbé est également accueilli de quelques mots, prononcés par Henriette Rohart, élève de l’école Jeanne d’Arc. La messe d’installation, présidée par le chanoine Guillemin, est rehaussée des chants interprétés par la maîtrise paroissiale.
-2- Des réparations colossales d’urgences obligées, mais des aides d’état qui tardent !
L’abbé reprend les œuvres mises en route par son prédécesseur. La tâche n’est pas facile, car les exigences de l’occupant et l’éloignement d’une partie de la population ont réduit leur activité. De plus certains commentaires ne le rassurent pas, comme ceux qui prétendent que ce qui est mis en route à Wimereux ne tient pas longtemps. Néanmoins, il s’emploie à donner à la paroisse une impulsion nouvelle. On lui doit, entre autres, la création d’une antenne du Secours Catholique.
Enfin, il y a des problèmes matériels : la salle de patronage, devenue un vrai débarras, encombré de chaises et de meubles, est inutilisable. La toiture en zinc de la salle Jeanne d’Arc, en piteux état, est à remplacer. Il y en a pour plus de 30 000 Frs de dépenses. En attendant : pas moyen de s’en servir.
Quant à celle de l’église, elle est également à refaire, tout comme l’orgue (25000 Frs minimum), et les vitraux (1 million !).
En 1945, des travaux de mise hors d’eau du lieu de culte ont effectuées par Gaston Quenel, plombier à Wimereux, pour la somme de 13162 Francs. Ce ne sont que des réparations de fortune avec pose de carton bitumé à certains endroits, en particulier sur les ba-côtés.
Lors de la libération de la ville, l’église est touchée par de nombreux obus, tombés dans la nef et au niveau du clocher. Les dégâts sont importants. Parmi ceux-ci, l’ensemble des vitraux ont tous été détruits.
En 1947, grâce à la générosité des paroissiens les vitraux du chœur et du transept sont refaits à neuf et posés pour les Fêtes pascales. Le vitrail central du chœur représente l’Immaculée Conception qui invite, de son trône de gloire, à aller vers elle avec confiance.
Aux paroissiens qui demandent à l’abbé Cocart quand le reste de l’église sera pourvu de semblables vitraux, ce dernier répond qu’il faut d’abord payer ce qui a été réalisé, d’autant qu’il reste encore de l’argent à trouver. Pour les fenêtres du chœur et du transept, fermées par des planches qui engendraient des courants d’air, c’était important, mais pour le reste des ouvertures, pourvues de verres provisoires, cela pouvait attendre. (La priorité est en effet la réfection de la salle Jeanne d’Arc). L’abbé ajoute enfin, non sans humour, qu’il faut laisser un peu de travail à son successeur.
Jusqu’à la visite en 2016 des membres de l’AEICW aux archives diocésaines, on pensait que les vitraux du chœur, déposés et mis en mesure pour être placés en façade lors de la restauration de l’église menée en 1957 par le Révérend Père Delpierre, dataient d’avant-guerre. On sait maintenant que ces vitraux avaient, en fait, été refaits à neuf dix ans plus tôt par l’Abbé Cocart.
Un premier devis, dans le cadre des dommages de guerre, a été déposé au Ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme en septembre 1949, par Paul Merlin, architecte adjoint à Boulogne-sur-Mer. Les travaux sont évalués à 5 298 933 Frs. Monsieur Merlin ne sera chargé de diriger les travaux que 5 ans plus tard, en 1953.
-3- Départ de l’abbé Cocart : une oeuvre inachevée
En raison de son état de santé, l’abbé Cocart est contraint de donner sa démission avant les début du chantier. Il quitte la paroisse en 1952 avant d’avoir pu, malgré tous ses efforts, achever la restauration de l’église. Ce fut son plus grand regret.