Chapitre 8 : Evolution, avec le Père Joseph Domé (1981-1999)

Chap 8 : Évolution : Père Joseph Domé 1981-1999

-1- Arrivée de l’Abbé Joseph Domé

Le Père Butti continue, comme il le fait depuis le 4 mai, d’assurer l’intérim jusqu’à ce qu’un nouveau pasteur arrive. C’est l’abbé Joseph Domé qui a été désigné par Monseigneur Huyghe, évêque d’Arras, pour prendre en charge la paroisse.

Ordonné en 1947, nommé professeur de philosophie au collège Saint-Joseph d’Arras en 1948, puis au centre Baudimont d’Arras en 1966, il devient ensuite supérieur du lycée privé Saint-Paul de Lens en 1970. Il désirait quitter l’enseignement pour entrer dans le ministère, tout comme l’avait fait en son temps l’abbé Gustave Brassart, et il souhaitait aussi, et surtout, se rapprocher de son frère Pierre, curé de Marquise.

C’est en septembre qu’il arrive donc à Wimereux. Accueilli comme le veut la tradition par le maire, il est ensuite installé par l’abbé Gaston Dollé, doyen de Boulogne. A l’autel, il est entouré de son frère Pierre, du chanoine Mortreux, du Père Gournay, des abbés Lefevère, supérieur de Saint-Joseph, Thérier, Limousin et Spa, professeurs à Lens. Dans l’assistance, on note un groupe important de la famille de l’abbé Domé, et une forte délégation de professeurs et membres de son ancien lycée. Dans son homélie, le Père Domé – ainsi l’appellera-t-on selon son souhait et comme on l’avait fait pour son prédécesseur – remercie toutes les personnes venues l’accueillir mais également son frère Pierre qui l’aide à passer de l’enseignement au ministère paroissial. Il définit alors le sens de son ministère à Wimereux, que l’on pourrait résumer par la formule : « envoyé à tous mais tous envoyés », selon l’Évangile même. A l’issue, le Père reçoit ses parents et amis de Saint-Paul de Lens, l’équipe paroissiale et les membres du Conseil municipal présents.

Dans sa tâche, le Père Domé est bien entouré, notamment par les équipes paroissiales (liturgie, chorale et 40 catéchistes), ce qui permet d’alléger son fardeau. Il ne faut pas oublier qu’à l’époque, le curé assure les messes de semaine, la messe le samedi soir, et 2 messes le dimanche matin : l’une au Christ-Ressuscité, la seconde à l’église de Immaculée Conception, sans compter les mariages, baptêmes, les visites aux malades et funérailles.

-2- Nouveaux travaux et aménagements dans l’église

Parmi les préoccupations du Père Domé, il y a celle d’entretenir le lieu de culte et d’assurer le confort des paroissiens. Aussi entreprend t-il tout au long de son ministère divers travaux et aménagements dans l’église. C’est ainsi qu’en 1982, grâce à une souscription, il fait repeindre l’intérieur du lieu de culte en conservant les coloris choisis par le Père Delpierre. Il remplace également les chaises par des bancs réalisés et posés par la société Houssard d’Avranches.

Autre changement quelques années plus tard : l’installation d’un nouveau chauffage par radiants au gaz, en remplacement du système par air pulsé alimenté au fioul. Ce nouveau mode de chauffage, bien que plus efficace, sera malheureusement néfaste pour les murs, comme nous l’évoquons dans le bilan des dégradation préalable au travaux de restauration. Il sera bénéfique pour l’orgue : construit en bois et en métal, l’instrument était en effet très sensible aux brusques changements de température engendrés par le chauffage précédent : l’air chaud montant, il faisait une chaleur torride au niveau de la tribune tandis que l’assemblée grelottait en bas. Toujours pour améliorer la température à l’intérieur de l’édifice, en particulier pour les messes de semaine, le Père fait installer des rideaux métalliques dans la chapelle Saing-Joseph, lesquels, descendus électriquement, l’isolent et permettent d’y conserver la chaleur. Relevés en-dehors de ces messes, les rideaux sont invisibles le reste du temps. Enfin il décide de retirer l’ancienne chaire, inutilisée depuis longtemps, et qui coupait la nef. La sculpture intitulée « l’Ange de Vérité », oeuvre de Claude Gruer, qui s’y trouvait, avait déjà été retirée par le Père Delpierre pour être placée sur l’ambon, nouveau lieu de la Parole. Ce qui restait a été démonté par l’entreprise Mouton-Wasselin. On peut en voir aujourd’hui une partie dans la chapelle Saint-Joseph.

-3- Des paroissiens bien honorés

Lorsque à Pâques 1974, la construction de l’église du Christ-Ressuscité est achevée, deux paroissiens se portent volontaires pour entretenir le nouveau lieu de culte : Monsieur et Madame Chochois, très connus et appréciés dans le quartier du Baston. Sans relâche, ils assurent l’ouverture et la fermeture de l’église, la sonnerie des cloches, le fleurissement, le nettoyage. Aussi, 10 années après l’inauguration de l’église, le Père Domé tient à les remercier en leur remettant, au nom de l’évêque et de la communauté de Wimereux, en présence d’Albert Gournay, président du Conseil paroissial, la médaille d’argent de la reconnaissance diocésaine. La cérémonie se déroule au cours d’une messe dominicale concélébrée avec le Père Gournay, de l’ordre de Saint-François. Ce fut l’occasion pour le Père Domé, de rendre hommage à son prédécesseur, qui avait fait son affaire de cette construction. Les nouveaux décorés reçoivent des fleurs de l’une de leurs petites-filles, et c’est au milieu d’une réelle émotion que l’assistance, en signe de reconnaissance, entonne le Magnificat.

-4- Les sacristains de la paroisse

A travers Monsieur et Madame Chochois, il est important de rendre hommage à tous les sacristains qui ont œuvré pour la paroisse, à commencer par celui qu a le plus marqué les mémoires : Alexandre Lebecq, plus connu sous son simple prénom : Alexandre. Cordonnier de son état, il loge dans un premier temps à côté de l’église, dans une petite maison louée à Monsieur et Madame Vanderberghe, propriétaires de la villa « Bon Séjour ». Il habitera ensuite rue Saint-Adrienne. Il exerce déjà ses fonction de sacristain avant-guerre, puisque c’est à l’âge de … 15 ans qu’il commence en aidant son père qui était également cordonnier et sacristain. Avec lui, il y avait également le « Suisse », Monsieur Quenehen, qui ouvrait la marche lors des grandes cérémonies. Au départ de ce dernier, Alexandre récupère sa canne à pommeau, assurant ainsi les deux fonctions. Les plus anciens se souviennent de lui, qui leur inspirait parfois de la crainte lorsqu’ils étaient enfants.  Une anecdote à son sujet : il allait chercher les enfants de chœur à l’école libre pour aider aux célébrations, et peu importe s’ils étaient en train de travailler. Ces derniers étaient, on l’imagine, très heureux de rater les cours.

Puisqu’on parle des enfants de chœur, il faut évoquer le curieux afflux de candidatures au moment des fêtes de Pâques. Elles s’expliquent par la tradition pour les enfants de chœur, en cette période, de passer de maison en maison, munis d’une crécelle, pour ramasser œufs de Pâques et menue monnaie qu’il fallait partager avec les enfants de chœur occasionnels. Le partage de l’argent n’était pas toujours réalisé dans les règles. Certains enfants de chœur, « les vrais », en cachaient dans leurs poches pour ne pas avoir à donner de pièces aux… « amateurs d’un jour ».

Les nombreuses années de service et de dévouement d’Alexandre font qu’il est décoré le 8 mai 1962 par l’évêque d’Arras. A son départ, d’autres personnes continuent la tâche : Marie-Françoise de la Marlière, Georges Gueudré, puis Geneviève Flament et enfin Joëlle Régnier. Aujourd’hui, les tâches dévolues au sacristain sont assurées bénévolement par plusieurs personnes…

-5- Les 40 ans de sacerdoce du Père Domé

Dimanche 22 juin 1987, jour de la « Fête-Dieu » appelée aujourd’hui « Fête du Corps et du Sang du Christ », la paroisse rend grâce pour les 40 années de sacerdoce de son pasteur. Les chants sont assurés par la chorale paroissiale à laquelle s’est jointe la chorale d’enfants « Les Mouettes de l’Univers ». Parmi les titres interprétés, on peut entendre Marie Euchin qui détaille d’une voix magnifique l’Ave Maria de Gounod. Au cours de la messe, Albert Gournay, président du Conseil paroissial, évoque la « longue marche » d’un prêtre qui, « par son calme, son amabilité, sa disponibilité, son doux sourire et sa sereine fermeté, a su gagner toute l’affection de la paroisse ». En réponse, le Père Domé évoque en d’autre termes sa carrière, revenant sur sa vocation précoce, l’importance du milieu familial. Il conclut en reprenant les paroles d’une chanson connue : « Non, rien de rien, non, je ne regrette rien ». Après l’office, les fidèles se retrouvent en la salle paroissiale pour un cordial vin d’honneur.

-6- Classement « Monument Historique » de l’orgue

L’orgue de l’Immaculée Conception avait souffert, tout comme l’église, lors de la libération de la ville en septembre 1944. Malgré les réparations réalisées par Maître Pascal de Lille en 1957 à la demande du Père Delpierre, et quelques travaux effectués en 1984 par Michel Garnier, alors domicilié à Lumbres, l’instrument devient injouable en 1986. Un instrument électronique est alors utilisé pour accompagner les offices. Parallèlement, une demande de classement est adressée à la Direction Régionale des Affaires Culturelles. Par chance, cette dernière rend un avis favorable et la partie instrumentale de l’orgue est classée en décembre 1987, permettant d’espérer une restauration rapide. Néanmoins, il faudra attendre longtemps avant de pouvoir entendre de nouveau cet orgue.

-7- Visite à Wimereux de Mgr Derouet, évêque d’Arras

Depuis sa nomination à la tête du diocèse d’Arras, Monseigneur Derouet met un point d’honneur à rencontrer les paroisses dont il a la charge. C’est ainsi que le 8 décembre 1989, jour de la fête patronale, il vient passer quelques heures à Wimereux. Il en est à sa 509e visite ! Une rencontre qui se déroule en plusieurs temps : tout d’abord, dans la chapelle Saint-Joseph avec la présentation à Monseigneur de toutes les activités des équipes qui travaillent sur la paroisse. Au fur et à mesure, le prélat prend beaucoup de notes, et tient à répondre aux questions posées. Sa volonté : « une Eglise qui dialogue », à Wimereux, dans le diocèse ou le département. Cette volonté est mise en pratique dans un second temps, par la rencontre, en mairie, avec Dominique Dupilet, député-maire, qui désirait le recevoir. La discussion se fait tout d’abord en privé, d’une manière directe, sur les problèmes de Wimereux (pauvreté, chômage…), puis, entouré de la plupart des membres du Conseil municipal, par une réception officielle, à laquelle sont présents le Père Domé et une délégation paroissiale. Dominique Dupilet exprime le grand honneur que Wimereux ressent de cette visite et parle des soucis communs de la ville et de la paroisse. Il remet ensuite la médaille d’honneur de la ville à Monseigneur, très sensible à cette attention. Dans son remerciement, l’évêque du diocèse trouve, lui aussi, le dénominateur commun entre la paroisse et l’église, qui ont à servir l’homme. « L’emploi, le chômage » – dit Monseigneur Derouet – sont des priorités. » Les jeunes, l’éthique, la solidarité : tous ces mots répondent à ceux prononcés autrement par le maire. Enfin, un vin d’honneur termine cette réception très amicale.

-8- Centenaire de « La Gloire à Jésus-Christ »

En 1992, on célèbra, tant à Wimereux qu’à Wimille, le centenaire de la « Gloire à Jésus Christ ». Une procession mèna tous le petit monde aux travers des rues de Wimereux et Wimille jusqu’à la colline et à l’oratoire « Gloire à Jésus-Christ ». Ce site se trouve en bordure de la rue de Ledinghen. Le dimanche 28 août 1892, ce lieu avait été choisi pour le pèlerinage eucharistique de Wimille : en tout, trente mille pèlerins étaient venus de toute la région pour se réunir au pied de l’ostensoir monumental, dressé au sommet de la colline et pour entendre « l’acte de Consécration à Notre Seigneur Jésus-Christ dans le très Saint-Sacrement de l’autel ». Le but de ces pèlerinages était de vivifier le culte eucharistique. On peut toujours voir l’inscription « Gloire à Jésus Christ » en lettres monumentales tracées de pierres dans le sol sur le flan de la pâture. Une colonne en fonte de 15 m y fut érigée par la suite entre 1895 et 1897.

-9- Dévouement de 2 paroissiens mis à l’honneur

De longues, voire très longues années de dévouement au service de la paroisse, méritent d’être récompensées. C’est ainsi que le dimanche 25 avril 1993, deux fidèles paroissiens reçoivent à l’issue de la messe la médaille de la reconnaissance diocésaine. Albert Gournay, membre actif depuis plus de 40 ans, avec 20 ans passés aux destinées de l’école Jeanne d’Arc, alors école paroissiale, puis 20 autres années à la présidence du Conseil Economique et équipe de gestion (anciennement :Conseil Paroissial). Georges Gueudré, lui, assure depuis plus de 12 ans le gardiennage de l’église de l’Immaculée Conception. Dévoué et discret, il prend sa fonction de sacristain très au sérieux. C’est pourquoi c’est avec beaucoup d’émotion qu’ils expriment, devant de nombreux amis et parents, leur reconnaissance pour cette distinction.

-10- 50 ans de sacerdoce du Père Domé

Dimanche 29 juin 1997, le Père Domé fête ses 50 années de prêtrise. Le pasteur tient à ce qu’au cours de cette messe l’on prie pour les vocations sacerdotales. Les oraisons, les textes, les chants ont été choisis dans ce but. La chorale interprète des cantiques que le pasteur affectionne tout particulièrement, dont un cantique à Saint-Joseph, son saint patron. Au cours de son homélie, le Père définit ainsi son sacerdoce : « une relation particulière d’épousailles avec le Seigneur, choisi comme l’unique amour total de notre vie… » Enfin, pour signifier que la paroisse n’est pas seulement l’affaire du seul prêtre mais de tous, les intentions de la prière universelle sont lues par les responsables de différente équipes paroissiales : « vie montante » (personnes âgées), équipe de la catéchèse, « Wimereux-Partage » (aide aux plus démunis), équipe du Rosaire.

-11- Bénédiction du grand-orgue restauré

Le Dimanche 16 août 1998, la paroisse accueille Monseigneur Derouet, venu procéder à la bénédiction du grand-orgue enfin restauré. Un événement d’autant plus important que l’évêque s’apprête à quitter le diocèse. C’est donc là une de ses dernières cérémonies. Les paroissiens d’hiver et d’été sont venus nombreux participer à la messe de 11 heures, à laquelle on note également la présence de Monsieur Choain (maire), et des membres du Conseil Municipal. La Ville, propriétaire de l’instrument, a en effet participé au financement des travaux.

-12- Concert inaugural de l’instrument

La bénédiction effectuée, il convenait de donner un concert inaugural. Dimanche 5 septembre, c’est l’organiste François Lombard, titulaire de l’église Saint-Pierre à Calais, qui intervient aux claviers. Après une première partie consacrée à l’instrument seul, l’ensemble vocal Lyriade, dirigé par Danièle Facon, se joint au programme afin d’interpréter des œuvres pour soliste, chœur et orgue. Plus de 300 amateurs de musique sont venus assister à ce concert, comme l’avaient fait, 61 ans avant, les paroissiens de l’époque lors de la précédente restauration.

-13- Travaux de rénovation de la façade ouest de l’église

Orientée à l’ouest, l’église de l’Immaculée Conception est depuis toujours exposée aux nombreuses intempéries. Les violentes rafales de vent et les pluies d’embrun détériorent inexorablement la façade et entraînent la désagrégation des pierres. La restauration de 1957/58 n’est plus qu’un lointain souvenir, et si on ne veut pas qu’un accident arrive, il est urgent et nécessaire d’intervenir de nouveau afin d’enrayer le mal. En novembre 1998, la mairie programme des travaux de ravalement. On procède tout d’abord à un piquetage général de la façade. Ensuite, un mortier de résine permet de consolider les pierres les plus abîmées et de remplacer les joints corrodés. L’encadrement de la rosace est particulièrement renforcé. Enfin, la façade est entièrement recouverte d’un produit hydrofuge, c’est-à-dire destiné à protéger de l’humidité. Le coût des travaux s’élève à 77 000 Frs environs.

-14- Départ en retraite du Père Domé

Atteint par la limite d’âge, le Père Domé remet sa démission à l’évêque. Il prend le titre de « prêtre aîné associé » et continuera d’épauler son successeur en célébrant en particulier les messes à Wimille, où il logera désormais dans le presbytère. Le dimanche 3 octobre 1999, c’est dans une église pleine qu’il célèbre une dernière fois l’eucharistie en tant que pasteur. Après avoir passé 33 ans dans l’enseignement, Wimereux est donc sa première et dernière paroisse. A l’issue de la messe, une sympathique et émouvante cérémonie est organisée dans la salle des mariages de la mairie, gracieusement mise à disposition. Le Docteur André Pell, paroissien de longue date, prend la parole afin de remercier le Père pour tout ce uq’il a fait au cours de son ministère à Wimereux. Dans un cours bilan chiffré, le Docteur Peel rappelle que le Père a baptisé 1645 enfants, uni 473 couples et célébré 871 obsèques. En réponse, le Père Domé, très ému, remercie toutes les personnes qui l’ont épaulé dans sa tâche, sans oublier la municipalité avec laquelle, ajoute-t-il avec humour, il n’a pas eu à jouer un remake de « Don Camillo et Peppone, même lorsque les cloches ne sonnaient plus ». Enfin, il dit son affection à tous les paroissiens qu’il continuera à « porter dans son cœur ».

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