Le « Christ Ressuscité » de Nicole Hémard & Le « Christ en Croix », provenant de l’église Sainte-Bernadette, du même sculpteur
Placé au-début des années 70 dans la chapelle de la Vierge, ce Christ en gloire est l’œuvre de Nicole Hémard, jeune artiste wimereusienne. Représenté dans un style proche de l’art Roman, ce Christ a été décliné en plusieurs versions. On en trouve, entre autres, un exemplaire dans l’église du Christ-Ressuscité (Wimereux), dans le réfectoire des pères à l’abbaye Saint-Paul de Wisques, et à l’église Saint Pierre/Saint Paul à Le Portel. L’artiste a voulu apporter sa « touche personnelle » en décentrant le Christ par rapport à la croix, afin de symboliser la résurrection. Cette représentation déroute parfois certaines personnes qui partent du principe que le Christ n’est pas ressuscité directement de la croix, mais est passé par le tombeau. Une chose est certaine, il ne laisse pas indifférent. Quelques mots de présentation et d’explication semblent utiles. Voici comment le Père Pierre Guilbert de la Paroisse Saint Thomas d’Aquin de Paris le décrit, après la réception d’un exemplaire de ce Christ ressuscité en 1982.
« Il s’agit bien d’un crucifix. La croix, de forme moderne, est là et s’impose aux regards. Elle n’a rien d’extraordinaire.
Ce qui n’est pas habituel, c’est le Christ, réalisé en céramique dorée. Il est sur la Croix, mais non cloué, comme on le représente habituellement. Il semble s’en échapper. Fixé sur le côté et légèrement au-dessus du centre de la croix, il attire l’attention sur le mystère même de la Rédemption.
Ce n’est pas un Christ souffrant, encore moins un Christ mort, mais un Christ ressuscité, un Christ glorifié.
Il rejoint la représentation traditionnelle des Crucifix les plus antiques, qui montraient non pas un Christ dans son supplice, nu et torturé, mais un Christ déjà glorifié, couronné de gloire et revêtu de la longue robe qui symbolise son sacrifice et son sacerdoce. La couronne qu’il porte n’est pas d’épines, mais une couronne royale évoquant le Règne de Dieu qu’il vient établir parmi les hommes. C’est ainsi que les anciens représentaient le Crucifix avant que ne s’impose peu à peu une vision réaliste et sensible, insistant sur la souffrance et la mort.
Cependant, bien qu’il soit un peu déplacé de la croix, il y reste attaché et ses bras largement ouverts en épousent encore la forme, tandis que les plaies des mains et des pieds sont bien visibles.
Le visage n’est pas un visage de souffrance, mais un visage de gloire, de paix, de sérénité, de sourire. Il souligne ainsi l’appel de Celui qui accueille chacun les bras grands ouverts.
C’est donc un Christ ressuscité qui est ainsi représenté, tel que la foi de Nicole Hémard s’est plue à le voir. Mais un Ressuscité qui est bien le même que celui qui est mort sur la Croix, qui s’y rattache encore symboliquement et nous appelle à ne jamais oublier que pour le chrétien, il n’y a pas d’autre chemin pour passer dans la vie, que celui de la Croix. Il suffit au disciple d’être comme son Maître. Qu’il lui ressemble en effet jusqu’au bout, jusqu’à la Croix, jusqu’à la Gloire. »
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Voici la photo de l’autre Christ Ressuscité de Nicole Hémard, à l’église du même nom à Wimereux, au Baston :
Rares sont les Christs placés en décallage sur une Croix. Parmi ces représentations en décallage, on remarquera cependant que le Pape François a célébré le 13 mai 2017 à Fatima la messe de canonisation des deux petits bergers qui avaient vu à cet endroit la Vierge Marie apparaître cent ans avant, le 13 mai 1917. Cependant le Christ en Croix « décallé » n’était pas un Christ en Gloire, il n’avait pas de couronne lors la messe de Fatima !
Un autre Christ de Nicole Hémard a récemment intégré l’église de l’Immaculée Conception en 2017 (Chapelle Saint-Josepth) à la suite de la fermeture de l’église Sainte-Bernadette de Boulogne où il était installé depuis son origine : il s’agit d’un Christ en Croix « traditionnel ». Le voici :