Du 23 au 30 mai 2018, l’AEICW a proposé un long parcours-découverte de l’Art sacré et de l’art profane de la seconde moitié du XXe siècle.
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Du 23 au 30 mai les Salons de la Baie Saint-Jean Wimereux ont fêté aussi le cinquantenaire de 1968.
A Wimereux, pas de barricades comme dans la capitale, Mais plutôt une révolution silencieuse qui a duré 10 ans et s’est achevée en 1968.
Explication :
En 1958, le Révérend-Père Henry Delpierre, alors curé de la paroisse, a refusé de se résigner devant les dégâts causés à l’église par la guerre. De curé, il est devenu curé-artiste et mène de 1958 à 1968 une imposante révolution esthétique en introduisant l’art contemporain dans l’art sacré et en s’entourant d’artistes talentueux : Henry Lhotellier, Maurice Rocher, Claude Gruer, Nicole Hémard. Ces maîtres verriers et sculpteurs ont su redonner à l’église toute sa splendeur en y ajoutant une touche de modernité dans la mouvance de l’art contemporain.
(Cliquer sur l’image ci-dessus pour aller vers les biographies des artistes)
Les Amis de l’Eglise ont souhaité retracer ce parcours, presque une épopée (avec l’incroyable acception des fidèles de l’époque de voir l’art contemporain entrer dans l’église), et ont souhaité mettre à l’honneur les artistes au travers de documents et photos rassemblés dans une exposition (à défaut de ne pouvoir rassembler physiquement, en un même lieu et sur une courte période, quelques unes de leurs réalisations) . On a pu y découvrir aussi d’autres œuvres, sacrées ou profanes, créées pour de nombreux édifices dans et hors de la région. Une invitation à venir ensuite à l’église admirer les pièces en situation.
Cette exposition a pu être conçue grâce aux recherches effectuées par notre historien documentaliste Arnaud Destombes, par les documents retrouvées par quelques « chercheurs » de l’association aux archives diocésaines et départementales, aux documents que Nicole Hémard avait commencé à nous transmettre avant son décès brutal en début 2018, et aux documents transmis par un ami proche du RP Delpierre, le maire de l’époque, le Dr Jacques Bresson. Nous tenons à remercier toutes ces personnes pour leur précieuse contribution sans laquelle cette exposition n’aurait pas pu voir le jour.
En remerciement pour les efforts faits pour péréniser la mémoire de son ami et curé de l’église de Wimereux, le maire de l’époque a tenu à offrir, au président de l’AEICW, à l’occasion de cette exposition, un bas-relief en bois représentant « La Visitation » que le Père Delpierre lui avait confié. L’AEICW, sensible et fière d’avoir pu ainsi mettre, sous les projecteurs d’aujourd’hui, et d’une manière qui fut fort appréciée, cette époque que certains ont connue et cette action pastorale mais aussi culturelle menée dans la vie des wimereusiens au quotidien par Père Delpierre, tant apprécié d’un grand nombre, tient vivement à remercier le Docteur Bresson pour son geste important et très symbolique, qui nous conforte dans la confiance qu’il nous fait pour notre action au profit de la mémoire, la mise en valeur culturelle et la protection de ce patrimoine emblématique qu’est l’église de Wimereux.
Quelques vues de l’exposition :
Pour voir de manière optimale le carroussel de photos (prises lors du vernisage) : cliquer sur les photos.
L’association a accueilli également pour une conférence, François Descamps, professeur à l’école d’Art de Calais et grand spécialiste du peintre et maître verrier Henry Lhotellier dont le Musée des Beaux Arts de Calais présente de nombreuses œuvres. (Pour mémoire, Henry Lhotellier avait son atelier de maître verrier à BOULOGNE Rue de la Porte Gayole. Ce fut un artiste connu par les amateurs d’art contemporain du XXe siècle sur le plan international)
Une exposition qu’il fallait absolument découvrir, avant ou après la plage et … même s’il faisait beau !
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En 68, il y a 50 ans, s’achevait donc une révolution dans l’église de Wimereux. Le Révérend Père Delpierre, moine bâtiseur devenu curé, venait d’accomplir les modifications esthétiques de l’espace liturgique élaborées durant les 10 ans précédents avec un goût sûr et avec toute sa sensibilité artistique hérité du mouvement de défense de l’art sacré contemporain du XXe siècle. Cette sensibilité, il se l’était forgée au fil de ses rencontres qui ont constitué sa biographie, notamment avec l’influence des moines bénédictins, et ceux de Wisques en particulier, dont il était issu.
Cette rétropsective, visait à décrire la biographie et l’oeuvre de chacun des artistes à qui il a fait appel, leur liens artistiques, et, pour mieux comprendre sa pensée artistique, une biographie détaillée du R.P. Delpierre était nécessaire pour justifier et comprendre ses choix. C’est par elle que démarrait l’exposition.
L’exposition fut présentée sous la forme d’un arbre, dont le tronc est le R.P. Delpierre avec toute sa biographie, avec 5 branches (une pour la vie et l’oeuvre de chaque artiste étant intervenu dans cette révolution) et, au bout de ces branches, des feuilles, correspondant aux oeuvres réalisées par ceux-ci pour l’église de Wimereux, et ailleurs.
Le parcours de cette exposition démarrait donc avec la vie du Père Delpierre, pour mieux comprendre ses choix et son destin, depuis son enfance à Boulogne, sa volonté d’être curé de paroisse, contrariée par un repli vers la vie monacale bénédictine avec la communauté de Wisques (dépendant de l’Abbaye de Solesmes). Pendant la guerre, son évasion du camp de prisonniers de Trêves permettra de le réorienter vers une exclaustration. Celle-ci fera éclore en lui sa vocation de curé de paroisse, pasteur de ses brebis, et artiste-bâtisseur d’églises à restaurer après les dégâts de la secondaire guerre mondiale. L’association « La Nef » venait d’être créé avant guerre par Francis Del Marle : c’était un atelier d’art sacré boulonnais, émanation locale de la très parisienne « Revue d’Art Sacré », Henry Lhotellier en était le premier secrétaire. La Nef sollicita et intégra naturellement les ateliers d’art sacré d’inspiration contemporaine des moines de l’abbaye de Wisques et de Solesmes, ce qui entranaina la forte implication du Père DELPIERRE, bénédictin, dans son essor. Cette implication lui fut d’un grand secours pour reconstruire et décorer les églises de la région abîmées par la guerre. De cette racine bénédictine, jaillit comme un tronc la destinée du RP Delpierre, jusqu’à l’amener à Wimereux. Ici, après une grave maladie, suivie d’une guérison inexpliquée, dont il remerciera l’intercession de Notre-Dame de Boulogne, tant sollicitée en prière par lui-même, ses amis moines et ses paroissiens, fédérera derrière lui tous les Wimereusiens. Trouvant en lui une justification divine, ils lui laisseront carte blanche pour entreprendre toute une révolution esthétique au sein de son église, faisant fi des esprits conservateurs. De ce tronc jailliront plusieurs branches : des artistes choisis par lui ayant souvent un point commun, l’esthétique et l’éthique des moines bénédictins de Solesmes et de Wisques, qui s’exprimeront à Wimereux par des œuvres qu’ils nous laissent aujourd’hui admirer, comme l’aboutissement de cet arbre, telles les feuilles au bout de ces branches.
Pour retrouver les biographies des protagonistes de cette révolution arrivée à son aboutissement en 1968, cliquer sur les icônes suivantes :
Oeuvres de Nicoles Hémard à l’église de Wimereux
Oeuvres de Claude Gruer à l’Eglise de Wimereux
Les vitraux de l’église de Wimereux