Une centaine de personnes, avec de jeunes ados, assistaient le 9 août à la projection du beau film « L’arbre », de Julie Bertuccelli (2010) primé à Cannes pour le meilleur rôle tenu par Charlotte Gainsbourg. Le Père Thiriez nous en a expliqué la genèse. N’ayant pu acquérir les droits de mise en scène d’un autre roman, elle s’est réservé celui de Julie Pascoe, « l’arbre du Père », avec une partenaire australienne. Il lui a fallu deux ans pour trouver en Nouvelle-Zélande, l’arbre qui convenait, un figuier tentaculaire près de chalets préfabriqués et de voies rapides (routes et trains). Il a fallu aussi auditionner des centaines d’enfants pour interprêter les rôles de Simone, l’héroïne de 8 ans, et de ses frères et sœur, et les y ajuster.
Cet arbre est au cœur du film, avec les bruits des feuilles et du vent, les insectes et les oiseaux qu’il abrite, les chauves-souris et les grenouilles qu’il attire. Peter et Dawn, un couple heureux, y vit à son ombre, avec deux garçons et deux filles dont Simone, rêveuse et rebelle. Chacun réagit à sa manière à la mort soudaine de Peter dont la land-rover s’est écrasée contre le tronc. Simone croit que son père survit dans l’arbre et qu’il lui parle. Sa maman retrouve peu à peu ses forces, du travail en ville et un nouvel amour possible, mais sa nouvelle vie l’inquiète et l’épuise. Simone boude et lui révèle son secret, comme un chemin de renouveau. Le petit frère se terre dans son mutisme. Les branches et les racines causent tant de dégâts qu’il faut se résoudre à abattre l’arbre. Que faire alors devant l’entêtement de cette fillette qui devra bien, comme son frère, accepter les réalités et les combats de la vie. Un ouragan imprévu va rapprocher les enfants et leur mère… La maison n’est plus habitable. L’arbre l’a envahit. Une nouvelle vie doit commencer. Un nouveau chemin. Rien est écrit…
Un débat permettra ensuite aux jeunes et aux adultes de relever quantité d’images et de symboles qui précisent le thème : chacun doit trouver en lui, malgré ses peines et sa fragilité, l’énergie qui lui permettra de repartir et de trouver sa place dans la société. Le Père Thiriez élève le débat en citant l’évangile : le sycomore de Zachée (Luc 19,4), le grain de moutarde qui devient un arbre et symbolise la foi qui, en croissant (Luc 17,5), déplace arbres et montagnes. Il cite un beau texte de : L’arbre, c’est chacun de nous et un poème analogue de ombre et souffle.