Magnifique succès ce samedi 20 octobre avec LA MESSE DU COURONNEMENT DE MOZART et AUTRES PIÈCES SACRÉES grâce à la haute prestation de LYRIADE 62, avec une église pleine (250 personnes) !
Ci-dessous : photos des choristes et des spectateurs. Parmi les spectateurs on remarquera, discrète, tout à fait à droite, de l’autre côté de l’arche délimitant la nef de la chapelle latérale, la Vierge Couronnée, qui écoute avec admiration cette messe de Mozart qui lui est dédiée…
Participer à la restauration de l’église de Wimereux, c’est pour l’AEICW aussi participer à son rayonnement, notamment sur le plan culturel, pour sensibiliser un plus grand nombre à son avenir. Et pour ce rayonnement nous avons tenté d’élaborer en 2018 un programme culturel de qualité. En Point d’orgue à ce programme, pour « couronner » cette saison, nous vous avons proposé « La Messe du Couronnement de MOZART, et autres pièces sacrées », par l’ensemble LYRIADE 62 dont la renommée n’est plus à faire… Un moment musical de qualité qu’il ne fallait rater sous aucun prétexte !
La qualité de la prestation de Lyriade 62 nous impose maintenant de garder la barre haute pour 2019 pour vous faire partager d’autres instants d’excellence !
Cette messe du couronnement (de la vierge) trouvait tout naturellement sa place en ce lieu, car LA VIERGE COURONNÉE est plusieurs fois représentée dans l’église de l’IMMACULEE CONCEPTION de Wimereux (cf explications plus bas).
Alors pour cela, à Wimereux, Marie valait bien une messe : une MESSE DU COURONNEMENT, telle que celle de MOZART.
Ce fut chose faite ce samedi 20 octobre 2018 grâce à Lyriade 62, avec en première partie, diverses pièces sacrées magnifiquement ciselées ! Chacune d’elles présentait un éclat unique, manière chaque fois renouvelée et différente de transmettre le sens du sacré via la musique selon le style de chaque époque, depuis la Renaissance jusqu’à nos jours, qui plus est avec une création. Cette création : un Magnificat des plus magnifiques, dont le compositeur, Michael Sargent (cf photo ci-dessous) est membre de la chorale. Avec pour toutes ces pièces autant de styles aussi que de musiciens, soit méditatif, intériorisé, ou encore dans le style classique et virtuose de la cour impériale d’Autriche avec Haydn, voire dramatique et lyrique dans le style de l’opéra avec Verdi …
Mike Sargent, choriste, compositeur (Magnificat)
Lyriade62 nous a ainsi amené sereinement ensuite à la seconde partie : LA messe du couronnement de Mozart, avec une musicalité sans emphase transmise par le chef Ian Ward, mélange de rigueur et d’expressivité, grâce au talent des choristes et aussi des solistes. Quelle impression de paix et de sérénité, de poésie, de ferveur et d’humanité ! Enfin, l’Agnus Dei fut un moment de grâce, entonné comme une berceuse par la soprane Agnés Castillon. (Cet air est la mélodie originale de l’air Dove Sono de la Comtesse dans Les Noces de Figaro.) Ce mouvement magnifique où alternent chœur et solistes, se déploie pour atteindre le brillant et le faste d’un grandiose final d’opéra…
Bravo à Olivier Dekeister pour avoir su tirer de l’orgue toute la palette sonore de l’orchestre par lequel la partition des chanteurs est normalement accompagnée dans la version originale de l’œuvre.
L’acoustique idéale de ce lieu a de plus magnifié le chant des choristes, et a permis de percevoir le moindre détail musical distinctement en n’importe quel endroit de l’église (grâce à la particularité de son plafond en bois peut-être ?)
Petite explication au sujet du couronnement de la Vierge et de l’Immaculée Conception : ce sont deux notions intimement liées.
Fra Angelico : Le Couronnement de la Vierge. c. 1434-1435. Peinture sur panneau de bois. Galleria degli Uffizi – Florence – Italie
Le Couronnement de la Vierge est un des thèmes de l’iconographie chrétienne, consistant à représenter la Vierge Marie, couronnée dans les cieux. C’est ainsi qu’à l’occasion la fête annuelle du couronnement d’une statue de la Vierge dans l’église baroque de Maria-Plain, aux portes de la ville, que Mozart composa sa Messe du Couronnement.
Le thème de la Vierge Couronnée est présent en Europe à partir du Moyen Âge, mais ne fait pas l’objet d’un dogme reconnu par l’Église. Dans le calendrier grégorien, il est fêté le 22 août, huit jours après la fête de l’Assomption. L’épisode du Couronnement de la Vierge est inconnu des Écritures, il est évoqué dans les textes apocryphes et est probablement lié à l’approfondissement du culte marial vers l’an Mil, puis au développement des idées d‘Immaculée Conception, et d’Assomption, combinées au thème traditionnel, voire païen, du couronnement de la mariée virginale. Le Couronnement implique que la Vierge, mère de Dieu, sans être elle-même divine, est placée par Dieu au-dessus de toutes les créatures, anges, démons et hommes. Pie IX définit ce dogme de l’Immaculee Conception de manière solennelle le 8 décembre 1854, par la bulle Ineffabilis Deus. La fête de l’Immaculée Conception est liturgiquement fixée au 8 décembre, et celle de la naissance de Marie au 8 septembre. L’épisode du Couronnement de la Vierge, qui en est la conséquence, est évoqué dans les écrits suivants :
- Saint Bernard de Clairvaux
- la Doctrine de l’Assomption (Ap 2, 10).
Les premières représentations datent du xiie siècle. La couronne était un thème séculaire, une évolution de l’ancienne couronne de laurier associée aux victoires aux Jeux olympiques, et était associée à la puissance et à la santé. Les premières iconographies chrétiennes d’une couronne symbole de puissance ont été mises à jour à Ravenne (Italie) dans des mosaïques paléochrétiennes, où Marie tend une couronne en or à son enfant nouveau né dans un geste d’humilité. Les Rois mages présentent également leur couronne à l’Enfant dans un geste de soumission. La vierge couronnée est généralement associée à l’arbre de Jessé pour indiquer son lignage royal avec la maison de David, point capital au Moyen Âge. À Sainte-Marie du Trastévère (Rome), elle est représentée comme mère du Christ et participe à l’administration de son royaume, avec ce commentaire tiré du cantique des cantiques : « Tota pulchra es, amica mea, veni conoravi ».
Mais ici, à Wimereux, la Vierge porte aussi une couronne, une couronne comtale, qui lui fut remise sur terre, par le roi Louis XI, car il s’agit de Notre Dame de Boulogne !
Vierge Nautonière (ou Notre-Dame de Boulogne), représentée couronnée
En effet, en 1477, c’est à la Vierge nautonière boulonnaise que le roi transfère la souveraineté de ce Comté de Boulogne pour le rattacher à la Couronne, et, en avril 1478, il rend hommage à la mère de Dieu, devenue ainsi comtesse de Boulogne, et s’engage, en son nom et celui de ses successeurs, à lui payer tous les droits seigneuriaux de ce fief.
Vierge couronnée sur le vitrail central du choeur (oeuvre de Maurice Rocher)
Elle est ainsi représentée sur les armoiries de l’église de l’Immaculée Conception :
« à dextre, écu avec fleur de lys d’or sur fond d’azur représentant la Vierge Immaculée à qui l’église est consacrée, et à senestre, couronne comtale sur fond de gueules rappelant que le roi Louis XI a conféré la dignité de comtesse de Boulogne à Notre-Dame, et puits d’argent sur fond de gueules en souvenir de la statue miraculeuse de Notre-Dame qui fut cachée dans celui de la ferme d’Honvault. »