CONCERT EXCEPTIONNEL LE 3 JUILLET 2019 : Après un récital de violon virtuose éblouissant à l’église de Wimereux en mai 2018, où, par sa technicité et son interprétation se rapprochant de la perfection céleste, elle a émerveillé un public nombreux, unanime et enthousiaste, Natacha Triadou a été plébiscitée pour revenir nous enchanter. Et elle a accepté avec plaisir, plaisir partagé. Elle nous interprètera pour notre plus grande joie le magnifique concerto nº3 pour violon de Mozart, suivi du non moins célèbre Requiem du même compositeur par l’OpalSinfonietta, sous la baguette d’Enrique Segura, accompagné des chœurs du boulonnais.
NATACHA TRIADOU : LE RETOUR D’UN ANGE VIOLONISTE !
Mercredi 3 juillet à 20h30
Concerto n°3 pour violon et orchestre K216
et Requiem K626 de Mozart
DANS LE CADRE DES NOCTURNES D’OPALE 2019
« Des œuvres et des légendes… »
LE REQUIEM DE MOZART :
LE CHEF-D’ŒUVRE ABSOLU à la gestation entourée de légende !
Parce que Mozart est mort en le composant, son Requiem est entré dans l’histoire auréolé de légendes. Mais au-delà de tous les mythes, la beauté de l’oeuvre demeure. Grave, solennelle, transcendante…
par Opal Sinfonietta, sous la direction d’Enrique Francisco Segura
Natacha Triadou, soliste (violon),et les chœurs du Boulonnais
Chanteurs solistes :
Marie-Catherine Honvault, Barbara Haigneré, Marc Schneider, Grégory Duncan
ATTENTION : Le concert se déroulera à Eglise Saint-Pierre de Wimille
(l’église de l’Immaculée Conception étant fermée pour cause de travaux de restauration)
Organisé par l’Association des Amis de l’Eglise de l’Immaculée Conception de Wimereux
au profit de la restauration de cet édifice.
Avec le soutien du Conseil Départemental du Pas-de-Calais
(Dispositif de Proximité)
Prix des places : Tarif plein : 15€, gratuit pour les moins de 12 ans.
Billetterie : sur internet (cf ci-dessous) et au magasin « Sous le sable il y a » 20, rue Carnot à Wimereux, puis sur place au moment du concert (45 min avant)
UN REQUIEM, pour une RÉSURRECTION
celle de l’église de l’Immaculée Conception de Wimereux !
est maintenant connue par ceux qui ont eu la chance de venir écouter son récital l’année dernière à l’église de Wimereux, lors d’un concert intitulé « LE VIOLON VIRTUOSE », donné le 6 mai 2018, sous forme d’hommage à YEHUDI MENUHIN dont elle fut l’élève, elle qui est devenue maintenant concertiste de renommée mondiale. Elle s’était arrêtée à Wimereux dans sa tournée internationale pour un concert unique. Un ange virtuose arrivé tout droit des Pyrénées était venu éclairer de milles couleurs le ciel (pourtant ensoleillé !) du boulonnais : toutes ces couleurs sortaient de son violon. Un véritable enchantement ! Quelle dextérité ! Quelles prouesses techniques et en même temps quelle aisance naturelle ! Et quelle expression et quelle musicalité ! Un seul violon, et pourtant on aurait dit tout un orchestre ! Le public mélomane, venu en nombre pour remplir l’église, était suspendu à ses cordes ! (dont quelques directeurs artistiques …) Une heure et demi de récital non-stop sans entracte, suivi de 2 bis ! Et chaque fois des introductions didactiques passionnantes ! Ce fut un magnifique succès ! C’est pourquoi nous tenions à l’inviter de nouveau pour qu’elle puisse se produire accompagnée d’un orchestre. Et pas n’importe lequel : un orchestre du boulonnais qui maintenant effectue des tournées internationales ! Pour en savoir plus sur l’artiste : vous pouvez consulter son site : http://www.natachatriadou.com/ est né en 1999, créé par le compositeur argentin, Juan-Carlos Grupalli, résidant, à l’époque, à Boulogne-sur-mer. Avant de partir en retraite à Tucuman (République d’Argentine), il souhaite perpétuer le noyau de musiciens qu’il avait réuni alors. Placé sous la direction musicale de Bernard Schneider et la présidence de Fernand Damotte, l’association continue son œuvre. A ses débuts, l’orchestre se réunit dans les salons de la Casa San Martin de Boulogne/mer. Il commence par les pupitres de cordes, puis se développe en ajoutant les instruments à vent et les percussions. Il regroupe des musiciens venant de toutes les localités du département et de la région (de Dunkerque à St Omer, Calais à Berck, en passant par Boulogne-sur-mer, Montreuil-sur-mer, le Touquet, Lille, Arras) et de toutes les formations. On y remarque des étudiants, des musiciens formés dans les conservatoires départementaux, régionaux et nationaux, de très jeunes gens, des adultes d’âge mûr, des retraités, des musiciens professionnels.. Ils trouvent ensemble le plaisir de pratiquer la musique dans un souci permanent de qualité et d’exigence. Depuis sa création, l’orchestre s’est produit dans différents lieux de la région : Boulogne sur Mer, Berck, Le Touquet, Calais, Lille, Amiens, Isbergues, Wimereux, Outreau, Le Portel, … Dans des cathédrales, salles de concerts, théâtres, salles de sports, Mairies, gares et autres lieux publics ou privés … Pour en savoir plus sur l’orchestre : vous pouver consulter son site : https://www.opalsinfonietta.com/ Les chorales du Boulonnais : Chante Joie, Chanter Happy, Choeur Notre-Dame de Boulogne, Condetae Cantores, Les Voix du Fort de Wimereux, Lyriade 62, La Chorale du Lundi de Paris 12e-13e Les solistes : Grégory DUNCAN, baryton, a passé son C.F.E. de chant au CNR de Nantes dans la classe d’Annie Tasset, puis médaillé de la classe d’Isabelle Debaere. Sa voix puissante profonde lui permet de se produire sur le nombreuses scènes dans des répertoires variés, de la Messe en Ut de Beethoven à Paolo, le gangster « d’Annie Millionnaire d’un soir », ou Joe dans « Show Boat ». Barbara HAIGNERE, mezzo-soprano, étudie le chant avec Isabelle Debeare, participe à différentes master classes et obtient son DEM en 2009 avec mention très bien et félicitations du jury. Tient le rôle de la mère et de la tasse dans « L’enfant et les sortilèges » au Théâtre Monsigny en 2009, intègre l’atelier lyrique en 2017 pour le rôle de Carmen. Egalement soliste dans plusieurs ensembles, Adam de la Hale à Arras, Lyriade 62 ou Note d’Opale, dans des œuvres comme « Les Vêpres Solennelles », « Les Vêpres du dimanche » de Mozart, … Elle forme avec Isabelle Debaere et Natalia Hendrycks le trio Voix d’Opale qui se produit en récitals. Marie-Catherine HONVAULT, soprano, apprend le chant avec Mme Dourian, de l’Opéra de Paris, M. Ottevaere de l’ENM Alfred Cortot, obtient ses prix Supérieur et d’Excellence. Soliste dans de nombreux concerts donnés sur toute la France, elle enseigne le chant au CRD du Boulonnais. Elle participe à de nombreux chœurs et ensembles vocaux de la région Hauts-de-France. Devient en 2005 responsable du groupe Chanter »Happy. Par sa sincérité et sa technique vocale ample et exigeante a, en 2004, séduit et ému dans le rôle de Miss Hope, l’institutrice compatissante dans « Le garçon qui a grandi trop vite ». Marc SCHNEIDER, ténor, apprend le violoncelle à Boulogne-sur-mer, puis le chant, la composition et la direction. Élève d’Isabelle Debaere, et de Mme Matsuda, il entre au CNR d’Amiens, classe de J.P. Courtis, y obtient son DFEM. Il crée le rôle de Roméro dans « Annie Millionnaire d’une Soir », joue Pertuisan dans « l’Omelette à la Follembuche », Croûte au pot dans « Mesdames de la Halle », et Piangi dans « Le Fantôme de l’Opéra ». est né en 1991 à Rio Gallegos, Santa Cruz, en Argentine. À l’âge de 12 ans, il commence ses études de piano et de direction de chorale à l’école des enfants chantants et au baccalauréat artistique et musical de Mendoza, où il obtient son diplôme de direction de chœur et de piano en 2009. Il est titulaire d’un baccalauréat en musique en direction d’orchestre de la Faculté des beaux-arts de l’Université nationale de La Plata, sous la direction des maîtres Jorge de Larrañaga, Bernardo Teruggi et Eduviges Picone. Il a également été assistant ad honorem de la chaire Reading Piano IV de la Faculté des beaux-arts de l’Université nationale de La Plata, présidée par les professeurs Marcelo Arturi et Andrea Proia. Au cours de l’hiver 2013 en Amérique du Sud, Enrique a participé activement au cours / concours du Collegium Musicum de Buenos Aires avec le maestro Mauricio Weintraub, remportant le premier prix. En 2014, il a participé activement à la classe de maîtrise de direction d’orchestre enseignée par le maestro Jorge Rotter, travaillant cette fois avec l’orchestre de chambre « Eduardo Sívori » de Villa Elisa et au cours international de direction d’orchestre donné par Maître Annunziata Tomaro (Conservatoire de Musique de Grassi) Au cours des années 2014 et 2015, il a suivi des cours avec le maestro Pedro Ignacio Calderón, directeur émérite de l’Orchestre Symphonique National d’Argentine. Il a été nommé chef assistant de l’Orchestre Académique du Teatro Argentino de La Plata, aux côtés du chef maestro Bernardo Teruggi, entre 2014 et 2015. Il obtient sa licence de direction d’orchestre à l’Université Nationale de La Plata en 2015. Enrique Segura pratique la musique traditionnelle. Sa participation au Duo « Anka Kuntur » est honorée par l’Ambassade d’Argentine en France. Il a été récompensé par le Mozarteum Argentino (Fonds de bourses d’études 2016), en soutien à ses études à l’étranger. Il est lauréat de la bourse « Teresa Grüneisen 2017 » de la Fondation Mozarteum Argentino. Enrique poursuit actuellement son cursus sous la direction du maestro Adrian Mcdonnell à la Schola Cantorum à Paris. Il a étudié la direction de chœur au Conservatoire de Créteil (France) avec le maestro Ariel Alonso et a obtenu son diplôme d’études musicales en direction d’orchestre au CRR de Reims sous la direction de Rut Schereiner. Composé à Salzbourg en 1775 (achevé le 12 septembre), de même que les concertos no 4 et no 5, l’œuvre s’inscrit dans le style galant que Mozart transcende par une invention mélodique inépuisable et une profondeur d’expression maîtrisée. L’œuvre est appelée « Concerto de Straßburg » (Strasbourg) dans la correspondance du musicien, en raison d’une mélodie populaire dite « strasbourgeoise » dans le finale, sorte de pot-pourri à la française. Au nombre de cinq, tous les concertos pour violon de Mozart sont remarquables par leur grande qualité et leur grande homogénéité stylistique. Cependant, de tous, si l’un d’entre eux peut se vanter d’avoir une courte tête au dessus des autres – bien que le 5e soit irrésistible – c’est le 3e. Loin de l’aspect récursif d’un VIVALDI, bien que MOZART ait également tendance à reprendre des phrasés communs de son époque, ses concertos pour violon, et le 3e en particulier, sortent du lot. A cette époque, la période Sturm und Drang (tempête et passion), qui n’aura pas impacté tous les compositeurs de l’époque, prend peu à peu fin au profit de la musique dite galante. La basse continue a progressivement disparu au cours de la décennie qui précède, les mécènes sont avides d’harmonies. La musique galante est sans aspérité, sans histoire, … Il s’agit de musique, simplement pour ce qu’elle est et rien d’autre. Trois mouvements dans ce concerto : seule la tonalité permet de les rassembler, les mélodies se succèdent, dans des rythmes différents, purs et évidents. Si le tout un chacun ne connaissait pas déjà MOZART, on parlerait sans la moindre gêne de fraicheur et de liberté. Au violon volubile répondent autres cordes et hautbois. Tout est léger, évident, clair. Notons quelques particularités. Le premier mouvement est très proche d’un air de la sérénade « Il Ré pastore » que MOZART avait composé plus tôt en cette année 1775. Il y a cependant de fortes chances que vous connaissiez mieux le concerto que la sérénade bien moins connue aujourd’hui. Le troisième et dernier mouvement quant à lui, après nous avoir une fois de plus émerveillé de son phrasé un peu plus complexe que la moyenne, nous surprend par une gavotte en 2 temps. Il s’agirait en réalité d’une citation d’un air populaire strasbourgeois de l’époque. L’attribution du surnom « Strasbourg » à laquelle les MOZART font référence dans leurs correspondance reste encore à ce jour disputée entre les 3e et 4e concertos. Mais la star, aujourd’hui, est le 3e concerto pour violon. Un chef d’œuvre qui se laisse divinement écouter. Rien à redire. Surtout sous les doigts virtuoses de Natacha TRIADOU ! Une gestation de légende Parce que Mozart est mort en le composant, son Requiem est entré dans l’histoire auréolé de légendes. Mais au-delà de tous les mythes, la beauté de l’oeuvre demeure. Grave, solennelle, transcendante… Jamais oeuvre n’a laissé derrière elle un trouble plus profond, qu’ont encore accru deux siècles de légendes… Les circonstances de la composition ne manquent certes pas de mystère romanesque ! 1791. Une année aussi exceptionnelle que funeste pour Mozart. Epuisé par le travail et les inquiétudes, tant morales que financières, après avoir composé sa Cantate maçonnique, il mettait la dernière main, en juillet, à La Flûte enchantée, un opéra-bouffe merveilleux et initiatique, lorsqu’il reçu la visite d’un mystérieux messager, mandaté par le commanditaire secret d’un Requiem, qui fut à l’origine de ce fameux Requiem de Mozart, une oeuvre entourée de légendes et laissée inachevée par sa mort à 35 ans seulement, dans la pauvreté et la maladie. Son propre hommage Voici ce qu’écrit Mozart à son père Léopold, quatre ans avant d’écrire le Requiem : « Comme la mort […] est l’ultime étape de notre vie, je me suis familiarisé depuis quelques années avec ce meilleur et véritable ami de l’homme, de sorte que son image non seulement n’a pour moi rien d’effrayant mais est plutôt quelque chose de rassurant et de consolateur. » Ce calme face à la mort, on le retrouve tout au long du Requiem, messe pour les morts qui oscille entre accents terribles et tendres mélodies apaisantes et mélancoliques. D’autant qu’en 1791, cela fait plus d’un an que Mozart est gravement malade. Persuadé d’avoir été empoisonné à l’Aqua Tofana (un poison très lent) et sentant sa fin proche, c’est peut-être son propre Requiem – son propre hommage que Mozart écrit, sa dernière confidence. Seul et contre tous En 1789, les problèmes s’accumulent pour Mozart. Si deux ans auparavant son Don Giovanni a triomphé, les temps ont changé à Vienne, et le compositeur n’est plus à la mode. L’époque n’est pas favorable aux arts : suite à la Révolution française, les tensions montent en Europe et l’Autriche se prépare à la guerre. La culture est la première à en pâtir : le nombre de concerts baisse de moitié et Mozart est criblé de dettes. En 1790, l’empereur d’Autriche et protecteur du compositeur, Joseph II, meurt, et peu à peu le nouvel empereur marginalise Mozart, notamment en raison de ses liens avec la franc-maçonnerie. Fort comme la mort Tout a été pensé pour que l’oeuvre soit comme la mort elle-même : à la fois pathétique et terrifiante, calme et terrible. Écrite pour quatre solistes (soprano, alto, ténor et basse), un chœur et un orchestre symphonique, Mozart a retiré tous les instruments à vent aigus (flûte et hautbois), jugés trop joyeux, pour ne garder que le cor de basset, ancêtre de la clarinette, au timbre plus feutré. Grave et solennel, l’orchestre convient parfaitement à une messe des morts, et l’écriture de Mozart est elle-même sobre, voire austère : pas d’effets brillants ni de grands solos virtuoses. Le spectaculaire est ailleurs : le chœur a le devant de la scène et laisse éclater sa puissance. Dans le Dies Irae, moment du Jugement dernier, une formidable tempête survient : les terribles appels du chœur figurent tantôt la colère divine qui s’abat sur les hommes, tantôt des tentatives d’adoucir cette colère, tantôt des cris de terreur… Tout tremble d’angoisse, de fièvre et d’impatience. L’ultime composition de Mozart touche au sublime. Rendre hommage en musique : toute une histoire Le requiem est un des genres musicaux les plus anciens, dont les origines remontent au premier millénaire, avec l’expansion du christianisme et la naissance du chant grégorien dans les églises. Quand Mozart se met à l’écriture de son Requiem, une longue tradition le précède donc. En plus du chant grégorien lui-même, une de ses principales inspirations, c’est le Requiem de Michael Haydn, le frère de Joseph, dont il a repris la structure. Suite à cette longue tradition de messes des morts, la tonalité de Ré mineur s’est imposée comme le symbole de l’au-delà dans la musique. Le Requiem de Mozart adopte donc cette tonalité, et c’est aussi celle du Commandeur assassiné dans Don Giovanni, ou encore du quatuor à cordes La Jeune fille et la Mort de Schubert. Un étrange messager On sait aujourd’hui que le mystérieux messager qui frappait à la porte de Mozart était l’intendant du comte Walsegg, lequel, tant veuf que mélomane, entendait obtenir une messe des morts à la mémoire de sa femme défunte : messe anonyme, soit qu’il souhaitât selon la mode la livrer aux devinettes de son cercle d’érudits pour en identifier l’auteur, soit qu’il voulût bien sûr s’en attribuer la paternité (ne fut-il pas, en effet, stipulé devant notaire que Mozart devait remettre à son commanditaire le manuscrit autographe sans en prendre copie?). On est ici bien loin de la légende, encouragée par le film Amadeus de Milos Forman (1984), qui veut que Salieri, « rival » de Mozart à Vienne, ait commandé l’œuvre en cachette pour se l’approprier. On sait encore que l’envoyé se fit pressant, renouvelant ses apparitions comme Mozart, déjà malade, faisait face à grand mal à une surcharge de travail. En effet, une nouvelle commande venait de lui échoir début août, celle d’un opéra pour le couronnement du roi de Bohême Léopold II : ce sera la Clémence de Titus et cette gageure terrible d’en rédiger la partition en trois semaines. Mozart, exsangue, angoissé, fut frappé par les retours de cet énigmatique messager, même s’il est vrai que la fameuse prémonition de sa fin prochaine relève plus de l’imagerie romantique que de la simple réalité. Une oeuvre inachevée On sait enfin que la mort interrompit l’ouvrage commencé à l’automne 1791 (et que Mozart avait daté de 1792 pensant y consacrer un certain temps), laissant aux mains des héritiers, des élèves et des commentateurs le soin d’une partition longuement controversée… Constance, jusqu’en 1799, garda le nom secret du commanditaire, plus longuement encore elle s’acharna à nier toute collaboration étrangère à l’achèvement de l’oeuvre : tant pour satisfaire son « client » et obtenir ainsi un paiement complet dont elle avait un urgent besoin, que pour auréoler son diable de mari d’une gloire plus chrétienne ! Toutes les interprétations ont fleuri d’abondance sur des lettres prétendues, des documents suspects, des témoignages sujets à caution, des appropriations hâtives. Qu’est-on en mesure d’établir avec certitude aujourd’hui ? Mozart a entièrement rédigé les deux premiers morceaux (Requiem et Kyrie ; il a défini pour une bonne part le matériel des cinq premières morceaux (Requiem et Kyrie) ; il a défini pour une bonne part le matériel des cinq premières sections de la Séquence, du Dies irae au Confutatis compris : ainsi les parties vocales, le chiffrage des basses etc… Après des essais infructueux ou partiels (notamment de Joseph Eybler) la relève fut assurés par Franz-Xaver Süssmayr, à la demande de Constance. Élève du maître, il en connaissait le style et venait par ailleurs de l’assister dans la rédaction des récitatifs de la Clémence de Titus. Il travailla l’orchestration à partir des nombreuses indications, poursuivit le Lacrimosa dont Mozart avait esquissé de sa main les huit premières mesures avant de se taire à jamais. Enfin il compléta, non sans respect, les parties manquantes, en s’aidant des instructions de la dernière heure, des notes autographes remises par Constance, des « secrets d’atelier » confiés par son maître : le tout, comme on le dit souvent, sans talent suffisant pour grandement servir ni grandement trahir. L’oeuvre a depuis suscité mille hypothèses, de nombreuses versions des pages inachevées, de splendides interprétations surtout : elle magnétise l’auditeur comme l’interprète, et s’impose finalement presque intégralement dans la forme qu’a laissé Mozart, comme si ces dernières notes, la plume encore levée d’un compositeur mourant, n’en étaient que plus précieuses….
NATACHA TRIADOU
L’ORCHESTRE OPAL SINFONIETTA
LES CHANTEURS
ENRIQUE FRANCISCO SEGURA
LE CONCERTO
POUR VIOLON & ORCHESTRE
EN SOL MAJEUR K 216
de MOZARTLE REQUIEM
(ou Grande Messe des Morts)
EN RE MINEUR K 626
de MOZART