Comme nous l’annoncions en début d’année (phase IA étape 5), le chantier de restauration de l’église a démarré pour la phase IA en février. Cette phase concerne la restauration des couvertures hautes (la nef et les deux chapelles latérales).
La phase 1A et les suivantes :
La suivante (couvertures basses : bas-côtés et sacristie) sera enchaînée normalement en 2020 dès l’achèvement de la précédente, d’après les informations données par la Mairie (Maître d’Ouvrage). Un nouvel appel d’offre (Avis d’Appel Public à Concurrence : AAPC) a donc été décidé et sera bientôt lancé après établissement d’un nouveau Cahier des Charges établi par l’Architecte Etienne Sintive (Maître d’Oeuvre).
L’EAP (affectataire) et l’AEICW souhaitent tous deux que l’église ne réouvre ses portes au public une fois que la totalité de la restauration (extérieure et intérieure) ne soit achevée. Par conséquent l’église devrait rester fermée pour travaux durant au moins 3 ans. (Voir toutes les étapes qui ont permis d’aboutir à la phase IA : « Une restauration en marche »)
Quelques retards :
Mais le chantier, démarré en février, a été considérablement ralenti en raison initialement d’une météo tout à fait hostile en mars (avec tempêtes d’équinoxe), entraînant une mise au repos du chantier pour intempéries.
Par la suite, la synchronisation d’action entre les différents corps de métier (couvreur, charpentier, tailleur de pierre) a dû être réétudiée pour optimiser l’efficacité de l’ensemble, ce qui a induit une pause dans l’évolution des travaux.
La Mairie, légalement responsable de la sécurité du chantier, en tant que Maître d’Ouvrage, a procédé à un « retrait administratif » afin de permettre certaines mises au point nécessaires en matière de réglementation de sécurité qui ne semblait pas parfaitement respectée, selon les conseils du CSPS (Coordinateur en Sécurité et Protection de la Santé) mandaté pour ce chantier. Ceci a malheureusement, là aussi, contribué à ralentir le calendrier, par nécessité.
La découverte très focalisée d’amiante (moins de 1% de la couverture) laissée dans les creux de voute suite de la dépose il y a 40 ans d’anciennes « fausses » ardoises placées lors de réparations antérieures, a nécessité d’interrompre, par précaution sanitaire, l’action des entreprises présentes sur place (couvreur, charpentier, maçon). Cette mise au point a permis à chacune des entreprises d’agir selon les critères du Cahier des Charges (Cahier des Clauses Techniques Générales). Il a fallu attendre que l’Inspection du Travail désigne de manière adaptée le type d’action à mener en fonction du niveau de pollution à l’amiante.
La société « Flandres désamiantage » (sous-traitant de la Société Carré) a ensuite été mandatée pour mener l’intervention d’évacuation « ad hoc » de cette amiante qui s’est déroulée durant les trois dernières semaines du mois d’août.
Les travaux en cours :
Quelques photos de l’évolution du chantier :
(Cliquer sur le Carousel ci-dessous pour visualiser les photos dans leur format d’origine)
Depuis début septembre, les corps de métier ont repris possession du chantier, et tentent de rattraper le retard avec une cadence supérieure à celle normalement prévue.
Depuis mars, les ardoises ont été enlevées par la société Carré, nécessitant une protection temporaire de la charpente par des bâches.
La charpente :
La charpente est restaurée par la société Battais Charpentes, et sa mission sur la charpente de la nef s’est termine vers le 10 octobre.
Les voliges
Les voliges destinées à recevoir les nouvelles ardoises sont en cours de pose. Le versant sud de la nef et le chevet du choeur, sont couverts entièrement par les voliges en date du 31 octobre, date à laquelle les ardoises viennent d’être livrées.
Les Ardoises
Il s’agit d’ardoise « bleu-bruyère » provenant des carrières de Penrhyn au Nord du Pays de Galles. (Cette région approvisionne le monde en ardoise de haute qualité depuis des centaines d’années. Penrhyn Quarry produit de l’ardoise pour toiture depuis le XIIIe siècle. Selon certaine sources, l’ardoise galloise a été utilisée et travaillée par de nombreuses générations de tous les horizons, de l’âge du fer à nos jours. Les premières traces d’ardoise utilisées dans le nord du Pays de Galles proviennent du fort romain de Seqontium Caernarfon, environ 77 après JC). (source : https://www.slate.uk.com/welsh-slate/)
Les « paquets » d’ardoises ont été dispatchées le 8 novembre tout le long du chemin de ronde qui fait le tour de l’église, en haut de l’échafaudage, à la base du toit, avant leur fixation sur les voliges.
Après la versant nord de la toiture …
Les voliges de la face nord de la nef vont être posées pendant que la société Carré posera les ardoises de la face sud et du chevet. Dans cette phase, après la nef, débutera ensuite la restauration des chapelles latérales.
Les pierres déposées :
Les pierres de taille constituant le soutien de maçonnerie de la charpente (sablières) sont remplacées, pour celles qui le nécessitent, par l’entreprise Chevalier Nord. Créée en 1946 par Henri Chevalier, tailleur de pierre, compagnon du Tour de France, l’entreprise H. chevalier s’est spécialisée à l’origine dans la restauration des monuments historiques en pierre de taille.
De même le pyramidion au Nord de la façade Ouest (parvis) a été remplacé, taillé dans la pierre de Saint-Maximin ferme fine. L’épi (ou fleur de Lys ?) qui le surmonte sera placé ultérieurement. Il sera taillé dans la pierre de Haims.
Les interventions de la société Chevalier Nord consistent « à accompagner les couvreurs et charpentiers lors de la dépose et réfection de la couverture, avec changement ou brochage des pierres de corniche au niveau de l’arase de couverture, changement des pierres des 3 pignons, nettoyage des pierres, rejointement des pierres, intervention sur les murs d’encuvement. ». On peut observer sur les photos les nouvelles pierres (de colorie plus claires) placées par l’entreprise, notamment sur l’arase du pignon ouest (vanbergue). Les plus lourdes pèsent 150 à 180 kg !
La maçonnerie sous charpente :
Les métiers traditionnels du bâtiment :
L’activité de ces entreprises a permis la formation de « compagnons » dans les métiers traditionnels du bâtiment, et a permis de contribuer au maintien du bassin d’emploi régional.
La Taille de la Pierre :
(Cliquer sur le Carousel ci-dessous pour visualiser les photos dans leur format d’origine)
Photos de l’intérieur du bâtiment durant les travaux :
Des photos, prises de l’extérieur du chantier, sont déjà très parlantes, et nous rassure sur la bonne évolution de la restauration après un début difficile. (Si vous avez la possibilité de photographier d’extérieur certains détails du chantier qui vous semblent importants, merci de nous les transmettre : nous sommes preneurs !)
Etat de la voûte en lambris :
(Cliquer sur le Carousel ci-dessous pour visualiser les photos dans leur format d’origine)
Quelques photos ont néanoins pu être effectuées à l’intérieur de l’église, en plein jour, alors que les ardoises étaient enlevées : elles laissent paraître d’inquiétants traits ou trous de lumière du soleil traversant les lames de lambris du plafond en ogive inversée.
Ces lambris ont été artistiquement peints au pochoir en 1886 (pour la partie ancienne de l’église) par le vicaire de Wimille de l’époque, l’abbé Hoffman (et en 1939 pour l’extension de 1905), et ce plafond constitue un véritable trésor, le seul vestige de l’art de l’abbé Hoffman. Il avait peint aussi d’admirables fresques sur les murs de l’église de Wimereux comme sur celle de Wimille. Le présentateur de la messe télévisée, célébrée en cette église le 28 août 1977, parlait à l’époque de cette voûte en la comparant à celle des Hospices de Beaunes ! C’est dire sa valeur aux yeux de bon nombre de gens. Il faut la protéger ! L’état de dégradation de cette voûte est aujourd’hui inquiétant et nécessitera expertise en vue de sa restauration à l’identique !. Il s’agit vraisemblablement de dégradations résultant de la persistance, des années durant, de fuites du toit insuffisamment prises en compte…
Juste avant le démarrage des travaux, des protections ont été fort heureusement placées à l’intérieur par des membres de l’EAP et de l’AEICW pour protéger les statues, les autels… L’état actuel de l’intérieur de l’église conforte cette démarche : actuellement une importante poussière chargée de sciure et morceaux de bois jonche le sol, et se mêle aux infiltrations d’eau qui couvrent le marbre du carrelage.
La Société Aubertin, facteur d’orgue, a procédé à la protection de l’orgue de l’église de Wimereux (Orgue Monument Historique) en le plaçant sous un quadrilatère fait d’une immense bâche le surplombant, tendue sur un cadre, et l’encadrant hermétiquement sur les quatre côtés, avec juste un accès (refermable) à la console pour permettre à l’organiste d’y jouer régulièrement pendant les travaux, (hors horaires de chantier) : grâce à un usage régulier l’instrument continue à « vivre » et à être ainsi préservé de la dégradation.
(Cliquer sur le Carousel ci-dessous pour visualiser les photos dans leur format d’origine)
La Suite …
Après la restauration de la couverture de la nef, la phase IA se poursuivra avec celle des couvertures des chapelles St-Joseph (Nord) et Notre-Dame (Sud). Cette phase IA s’achèvera avec la pose des nouvelles ardoises par la société Carré (au clou ou au crochet, selon l’exposition au vent), en respectant naturellement les normes concernant les édifices en front de mer comme sait le maîtriser le Maître d’Oeuvre (Architecte Sintive). Les chéneaux seront améliorés pour un meilleur débit des eaux pluviales tout en évitant la stagnation des feuilles mortes. La Mairie confirme qu’une opération de relevage de l’orgue (Monument Historique) sera nécessaire à l’issue de la restauration extérieure, puisqu’elle devait être planifiée normalement à 15-20 ans après sa restauration (datant de 1998).
La création d’un comité de pilotage pour cette restauration (extérieure et intérieure) a été convenu lors d’une rencontre avec le Maire le 5 octobre dernier : il réunit des représentants de la Mairie, de l’EAP et de l’AEICW. Il permettra une concertation des uns et des autres pour réaliser au mieux les phases successives de cette restauration, extérieure puis intérieure. L’AEICW participera notamment au co-financement de cette restauration intérieure dont la charge incombera aussi pour certains niveaux à l’affectataire (Paroisse).
A bientôt pour de nouvelles informations dès qu’elles nous parviendront.