«Les 7 dernières Paroles du Christ» de Haydn magnifiquement interprétées en ce Vendredi Saint

Vendredi 15 avril à l’église du Christ Ressuscité de WIMEREUX, le quatuor Grupalli s’est attaqué à un sommet de la littérature pour quatuor à cordes : le quatuor de Joseph Haydn : «Les 7 dernières Paroles du Christ en Croix» (Die sieben letzten Worte unseres Erlösers am Kreuze ), version quatuor à cordes (Op 51)

Cette œuvre a été magnifiquement interprétée et « incarnée » en ce Vendredi Saint, par Frédéric Bara, 1er violon, Rémi Leysen, 2nd violon, Anissa Amrouche, Alto, et Jehan Saison Violoncelle, avec Marc Schneider, récitant

Ce concert a été possible grâce au soutien du Département du Pas-de-Calais (Dispositif de proximité), et la collaboration d’Opalsinfonietta, de la Ville de Wimereux et de la Paroisse Saint Jean du Wimereux

Et avec l’aide des sponsors suivants :
– Crédit Agricole
– Cascara
– Hôtel de Wimereux / Restaurant du Centre
– Hôtel Restaurant L’Atlantic/La Liegoise
– Elysee Coiffure
– Chevalier Nord (tailleur de pierres)
– Le Speranza (restaurant)
– Cap Nord (restaurant)

Pour cette œuvre, Joseph Haydn avait souhaité composer une musique qui soit immédiatement accessible et profondément humaine, « de telle sorte que l’auditeur, même le moins averti, soit ému au plus profond de son âme ». Mission accomplie en totalité ce jour par le quatuor Grupalli !

Impossible d’aborder une œuvre pareille sans prendre en compte sa charge religieuse et spirituelle, que le Quatuor Grupalli a su merveilleusement nous transmettre. En effet, il s’agit à l’origine d’une série de sept petits trios pour orchestre à cordes mis en chapelet, chacun faisant écho à des méditations cultuelles sur chacune des dernières paroles du Christ en croix. La difficulté imposée au compositeur par la commande : aucun mouvement vif, ce qui aurait pu rendre difficile l’obtention d’un équilibre dynamique pour l’ensemble de l’œuvre, mais ce que Haydn a cependant réussi à accomplir.

Résultat d’une commande reçue en 1786 pour l’office du Vendredi saint à l’église Santa Cueva de Cadix ; cette oeuvre était purement orchestrale (Catalogue Hoboken XX-01) pour illustrer les Sept Paroles du Christ pendant la liturgie. Le prêtre lisait les extraits de l’évangile de la Passion contenant chacune des sept paroles du Christ en Croix, suivie par un accompagnement musical.

En 1787, Haydn en a écrit une version pour quatuor à cordes, où chaque trio – ou mouvement – devenait en soi-même un commentaire exégétique à part entière de la parole concernée. Cette version pour quatuor à cordes fut rattachée à l’ensemble des quatuors de Haydn, avec le n° de catalogue Hob III 50-56 et le n° d’opus 51. L’œuvre comporte une introduction, suivi de sept mouvements (chacun correspondant à une parole du Christ en Croix) et s’achève par un finale (Terremoto), évocation du tremblement de terre qui suivit la mort du Christ.

Les neuf mouvements ainsi formés portent chacun en épigraphe l’une des paroles du Christ (initialement en latin). Découpe de l’œuvre :
– 1 – Introduction.
– 2 – Père, pardonne-leur
– 3 – En vérité, je te le dis
– 4 – Femme, voici ton fils
– 5 – Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?
– 6 – Jésus dit : j’ai soif !
– 7 – Tout est accompli
– 8 – Père, entre tes mains je remets mon esprit
– 9 – Tremblement de terre

L’œuvre fut créée en 1787 à Vienne en Autriche. Une réduction pour piano en a été faite la même année avec l’approbation de Joseph Haydn (Catalogue Hoboken XX-03), enfin elle fut reprise par le compositeur sous forme d’oratorio (pour quatre voix solistes, chœur mixte et orchestre) en 1795-1796 (Catalogue Hoboken XX-04). En 1792, le chanoine Joseph Friberth en fera une version chantée sur un texte en allemand … La version pour quatuor à cordes exécutée pour ce concert par le Quatuor Grupalli est la plus fréquemment exécutée de nos jours.

« La merveilleuse Lumière qui émane de chacune de ces pages est restée intacte, grâce au génie créatif, à la richesse intérieure et à la capacité de symbolisme poético-musical de Joseph Haydn » (Jordi Saval).

« La musique commence là où s’arrête le pouvoir des mots » : cette citation de Richard Wagner illustre parfaitement l’oeuvre écrite ici par Haydn.

Dans cette version incarnée du Christ en Croix, le quatuor Grupalli a su nous transmettre le génie intemporel de Haydn qui, au travers des figures de style imposées par le classicisme, nous envoie des « images » émotionnelles préfigurant les tableaux symphoniques des compositeurs romantiques :
– la pitié de « Père, pardonne-leur… »,
– la tendresse de « Femme, voici ton fils »,
– l’attente lancinante sous la chaleur du soleil de midi, avec les gouttes de sueur ruisselantes sur le corps du Christ (grâce à la force suggestive d’un ostinato aquatique sur une marche harmonique inexorable de croches en staccato et en pizzicati) contrastant avec les cris itératifs et angoissés de « J’ai soif » (Cette pièce est d’une dualité saisissante dans son écriture, maitrisant à la perfection la gestion de la tension et de la détente du discours musical, elle est la traduction symbolique du retournement qui s’opère sous nos yeux.)
– …

Tous ces sentiments sont devenus évidents sous les archets des membres du quatuor Grupalli et ont invité à l’introspection, ce qui a permis de restituer pleinement à l’œuvre sa vocation originelle et sa dimension humaine universelle.

Quant au Terremoto final, seul mouvement vif autorisé, il décrit les manifestations de terreur provenant du séisme des entrailles de la terre et des hauteurs du ciel lors du déchirement du rideau du Temple au dernier soupir du Christ, il a pris réellement avec le quatuor Grupalli ici la valeur d’une préfiguration apocalyptique saisissante.

Merci aux membres de ce quatuor (et au récitant) pour cette interprétation sublime, et merci d’avoir accepté de redonner en bis un extrait du mouvement « j’ai soif » ! Nous, de notre côté, nous avons soif de vous réécouter !

LE QUATUOR GRUPALLI

Le quatuor Grupalli est créé en 2011, il comprend des musiciens professionnels (interprètes et professeurs) originaires de Boulogne-sur-Mer et de la région Lilloise. Ils se sont rencontrés au sein de l’orchestre boulonnais Opal Sinfonietta auquel ils participent très régulièrement. Le nom du quatuor a été choisi en hommage à Juan Carlos Grupalli, argentin, fondateur de cet orchestre, compositeur et ancien conservateur de la Casa San Martin.

Le quatuor Grupalli est un ensemble talentueux et expérimenté qui se produit dans la région depuis plusieurs années (Berck-Plage, Beaurainville, Henin Beaumont, Boulogne/Mer, Hesdin l’Abbé, Lille, Neuville-sous-Montreuil, Pernes-les-Boulogne, Paris (Palais Brongniart, Chatelet), St Quentin, Wimereux…).

Son répertoire est tourné vers la musique classique, baroque et romantique (Corelli, Vivaldi, Bach, Haendel, Mozart, Haydn, Beethoven, Schubert, Schumann, Brahms, Dvorak…) et la musique sud-américaine (tango, milonga, ..)

Frédéric Bara, 1er violon,

Audomarois, violoniste, altiste et compositeur, il obtient ses médailles d’or à l’ENMD de St Omer, aux Conservatoires Nationaux de Région (C. N. R.) de Lille et Versailles. Il professe le violon à Faches-Thumesnil, Lhomme. Il joue dans plusieurs orchestres régionaux : orchestre de Douai, orchestre des jeunes du NPDC … Son opéra-comique « Annie Millionnaire d’un soir » fut créé à Boulogne/mer en 2010.

Rémi Leysen, 2nd violon

Violoniste, altiste, pianiste et chef d’orchestre, se forme aux Conservatoires de Tourcoing et Douai où il reçoit les premiers prix. Habitant dans l’agglomération lilloise, il enseigne au CRR de Lille. Il joue dans plusieurs ensembles régionaux : Musiciens du Nord, Orchestre Arcangelo …

Anissa Amrouche, alto

Après de brillantes études au Conservatoire de Lille où elle obtient un Prix de perfectionnement, Anissa Amrouche complète sa formation au Conservatoire Royal de Musique de Liège. Lauréate par Fondation Laurent-Vibert pour ses qualités de chambriste, elle est primée par l’Association des Concerts Permanents de Liège. Elle participe à des festivals tels que « Ars Musica » (Belgique), « Chambre à part » (Lille), « Ptuj Music Festival » (Slovénie), « Midi Flagey » (Bruxelles), « Festival Musiques en nos villages » (Poitiers), « Festival international de musique de chambre de Campagne di Roma » (Italie), « Soirées Musicales Gardoises » (Gard). Anissa Amrouche est invitée à jouer au sein de différents ensembles et orchestres (Orchestre National de Lille, mais aussi l’Orchestre de Picardie, l’Orchestre Philharmonique de Liège, l’Orchestre de Douai…) sous la direction de chefs d’orchestre tels que Eliahu Inbal, Michal Nesterowicz, Eivind Jensen, Christian Zacharias, Jan Willem de Vriend, Pascal Rophé, Jean-Claude Casadesus, Arie Van Beck, Jean-Sébastien Béreau, Guy Van Waas…

Jehan Saison, violoncelle

Boulonnais, il étudie le violoncelle à L’ENMD de Boulogne-sur-Mer. Médaille d’Or aux C. N. R. de Lille et de Boulogne-Billancourt, Médaille d’Or à l’unanimité au concours de la ville de Paris, il joue dans l’orchestre du Conservatoire de Paris, dans l’Orchestre National de Lille, comme violoncelliste suppléant, et à l’Ensemble Orchestral de la Côte d’Opale. Il est soliste à Opal Sinfonietta, s’est produit en Argentine, en Allemagne. Il est professeur de violoncelle. En 2014, à Boulogne-sur-Mer, il crée le concerto pour violoncelle de Juan Carlos Grupalli.

Marc SCHNEIDER, chanteur lyrique, récitant,

Il apprend le violoncelle à Boulogne-sur-Mer puis le chant, la composition et la direction.Élève d’Isabelle Debaere et de Mme Matsuda, il entre au C. N. R. d‘Amiens, dans la classe de J. P. Courtis, y obtient son DFEM. Marc a intégré le Choeur National Chante joie ; il est également chef de choeur. Il crée le rôle de Roméro dans « Annie Millionnaire d’un soir », joue Pertuisan dans « l’Omelette à la Follembuche », Croûte au pot dans « Mesdames de la Halle », Mme Vertuchou dans « Deux Vielles Gardes » et Piangi dans « Le fantôme de l’opéra ».

L’église du Christ Ressuscité

Construite en 1974 à Wimereux, dans le quartier du Baston, la petite église du Christ-Ressuscité ouvre ses portes pour ce moment culturel, afin de venir au secours de sa grande sœur, en soutenant une action qui vise à promouvoir la restauration de cette dernières, l’église de l’Immaculée Conception.

Attardons nous un peu sur l’église du Christ-Ressuscité : de style inspiré du mouvement Bauhaus, quasiment monolithique en parallélépipède rectangle, elle est faite de panneaux de béton dans lesquels sont incrustés des claustra colorés qui laissent rentrer la lumière du soleil ; sa magnifique verrière abstraite (de François Chapuis) provient du couvent des Soeurs de Sainte Agnès d’Arras, et son « clocher », qui a la particularité d’être à l’écart de l’église, est construit sur un blockhaus de la seconde Guerre mondial ; il précède une immense croix de bois brut qui se dresse vers le ciel depuis le sommet de ce dernier. A l’intérieur de l’église, on découvre plusieurs oeuvres de Nicole Hémard…

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