Ce 22 août, Maître Lequien et D. Duchaud nous ont brillamment mis en lumière « l’art du Vitrail »

Ce 22 août 2022, l’art du vitrail, depuis les Romains, en passant par son déploiement au Moyen Age, jusqu’aux chefs-d’oeuvres contemporains, nous fut expliqué par le duo maître-élève : Pierre Lequien, Maître verrier, et Dylan Duchaud, vitrailliste et ancien apprenti de l’atelier Lequien. Ils nous ont décrit avec passion la formidable et lumineuse aventure du vitrail qui progressa grâce aux inventions et au savoir-faire d’artisans et artistes qui l’ont travaillé jusqu’à nos jours.

On ne pouvait compter sur plus beau décor pour cette conférence que la belle verrière abstraite de l’église du Christ Ressuscité de Wimereux : œuvre de François Chapuis, elle provient du couvent des Soeurs de Sainte Agnès d’Arras,

Dylan Duchaud et Pierre Lequien nous ont expliqué que le vitrail, à son origine, était utilisé par les Romains et les Grecs pour occulter les fenêtres du vent et du froid sans occulter de la lumière. Deux techniques sont apparues dans le soufflage du verre pour obtenir des plaques de verre : soit la technique « en manchon » (après extraction de ses deux extrémités, le manchon chaud est découpé longitudinalement pour permettre d’étaler ensuite les berges), soit la technique « en couronne » (ce qui donne un aspect de cercles concentriques dans le verre, dit en « cul de bouteille »).

D’abord les vitraux furent en verre brut, légèrement coloré (en raison des impuretés du sable), bleuté ou verdâtre (oxyde de fer). Puis durant l’Antiquité : le verre incolore (ou plutôt décoloré) fut très prisé et devint un objet de luxe. De cette dimension utilitaire du verre, est apparu au Moyen-Age une autre finalité : les verres furent colorés pour jouer une polyphonie de couleurs lorsque la lumière du soleil les traversait, pour exprimer une toute autre dimension à la fois artistique et esthétique.

Dylan Duchaud et Pierre Lequien ont évoqué les écrits du moine allemand Théophile (XIIe siècle) (Theophilus Presbyster) : l’évolution des techniques du verre, l’arrivée du gothique, techniques employées par les souffleurs de verre et vitraillistes.

Les techniques, les thèmes, la composition et le dessin évoluèrent au cours des siècles. Nos cathédrales et nos églises présentent presque toutes les différentes étapes de cette évolution : la Basilique de Saint-Denis bien sûr, les cathédrales de Chartres, du Mans, de Paris en sont de beaux exemples.

A Saint-Denis, Suger, son abbé, reconstruit l’abbatiale à partir de 1140. Il place au cœur de ce grand chantier une véritable mystique de la lumière où les maitres verriers élaborent le « bleu de Saint-Denis » ou « bleu de Chartres ».

L’Abbé Suger, historien et conseiller des rois Louis VI et Louis VII, commanditaire des vitraux de la basilique Saint-Denis en 1144, définissait le vitrail religieux comme un outil pour « diriger la pensée des fidèles par des moyens matériels vers ce qui est immatériel » au moyen des couleurs et de la lumière.

Au Moyen Âge, la technique du vitrail consiste en une composition formée de plusieurs pièces de verre maintenues par un réseau de plomb. Il n’y eut d’abord qu’une seule couleur par morceau de verre. Le verre est teint dans la masse en cours de fusion. On introduit un ou plusieurs agents colorants, en général des oxydes métalliques dans la pâte avant le refroidissement et la vitrification.
Notre-Dame de la Belle Verrière (la plus connue des cent soixante-quinze représentations de la Vierge dans la cathédrale de Chartres) illustre la différence entre le bleu de cobalt du centre et le bleu de manganèse de la périphérie.

Puis vint la technique de la grisaille, de la peinture sur verre, de mozaïques de dalles de verre, et bien d’autres, telle que la technique Tiffany qui remplace les bandes de plomb par du cuivre…

En écoutant Dylan Duchaud et Pierre Lequien, nous en avons appris encore bien plus sur la magie du vitrail et sur les mystères de sa fabrication… les différents techniques contemporaines, sur les artistes célèbres (dont, Matisse, Chagall, et aussi Henry LHotellier pour l’église de l’Immaculée Conception de Wimereux (cf ci-dessus), ou encore Pierre Soulages par exemple, à l’abbatiale Sainte-Foye de Conques, cf ci-dessous) qui ont utilisé le vitrail parmi d’autres matériaux pour exprimer leur art… Mais ici il n’est nul lieu de refaire la conférence.

Celle-ci a été passionnante, et a permis à un public nombreux de participer et de poser de nombreuses questions.

Merci à nos deux conférenciers pour cette description lumineuse et flamboyante de leur art !

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