Homélie de l’abbé Pierre Boidin du dimanche 1er octobre 2017

L'association AEICW
1 octobre 2017

Homélie de l’abbé Pierre Boidin du dimanche 1er octobre 2017

Homélie de l’abbé Pierre Boidin du dimanche 1er octobre 2017

Ez 18, 25-28 – Ps 24 (25), 4-5ab, 6-7, 8-9 – Ph 2, 1-11 – Mt 21, 28-32

Une fois n’est pas coutume : commençons par le psaume d’aujourd’hui. La 1ère phrase nous dit : « Seigneur, enseigne-nous TES VOIES », c’est à dire : « apprends-nous tes routes ». Et nous lisons à la fin : « Il est droit, il est bon, le Seigneur, Lui qui montre aux pécheurs le CHEMIN »… Et la toute dernière phrase : « Il enseigne aux humbles SON CHEMIN ». Et Jésus réalise pleinement ces affirmations lui qui nous a dit : »Je suis le CHEMIN, la vérité et la vie ».

Chrétiens, nous sommes en marche avec Jésus, en Jésus qui est le chemin, Jésus qui nous accompagne vers la vie et le bonheur éternels.

Aujourd’hui, à la lumière des 3 lectures de ce jour, nous sommes invités à poursuivre notre voyage sur terre, dans un temps limité pour tous. Nous atteindrons notre destinée éternelle dans la mesure où nous vivons :

  • 1°) sur un chemin de FIDÉLITÉ
  • 2°) sur une chemin d’UNITÉ
  • 3)° sur un chemin d’HUMILITÉ

1°) un chemin de FIDELITE

La 1ère lecture nous rappelle que ce n’est pas une chemin tout simple. Le prophète Ezéchiel nous rappelle que rien n’est joué une fois pour toutes.

On n’est pas automatiquement juste durant toute sa vie. Des personnes qui ont accompli une carrière professionnelle vraiment exemplaire se retrouvent parfois complices ou auteurs d’actes gravement malhonnêtes, jusqu’à devenir, entre autres, par exemples : « trafiquants de drogue ».

Et celui qui grandit dans la méchanceté, la délinquance, ne sera pas automatiquement méchant ou délinquant durant toute sa vie. Il peut, un jour, changer de vie, connaître une vie exemplaire, découvrir Dieu, ou revenir à Lui.

C’est ce que Jésus veut nous faire comprendre dans l’Évangile des 2 fils : le 1er dit à son père : « Non, je n’irai pas travailler à ta vigne ». Mais finalement, il y va. C’est lui qui est fidèle. Le second dit : « bien sûr, je vais travailler à ta vigne »… mais il n’y va pas. C’est lui qui est l’infidèle.

Et la fin de l’Évangile peut, même, nous choquer, quand Jésus dit aux grands prêtres et aux anciens : « les publicains, les juifs maudits, traîtres, collecteurs d’impôts au service des romains, les publicains et les prostituées vous précèdent dans le royaume de Dieu. » N’allons pas conclure que « ce sont les plus pécheurs qui s’en sortiront le mieux. Alors à quoi bon s’en faire ? » Rappelons-nous que Jésus s’adresse à des chefs religieux qui « disent mais ne font pas ». Ils sont remplis de mépris envers les pauvres, les petits. Quand Jésus parle des publicains et des prostituées qui sont plus grands qu’eux aux yeux de Dieu, Jésus ne généralise pas. Mais Jésus fait référence à du « déjà vécu ». Matthieu a quitté son métier de collecteur d’impôts pour suivre Jésus… Et c’est l’exemple de Marie-Madeleine, la pécheresse convertie, devenue tout à l’écoute de Jésus.

Interrogeons-nous : « Est-ce que je n’ai pas tendance, de temps à autre, à me classer comme fidèle parmi les plus fidèles, comme un, ou une, parmi les chéris de Dieu depuis ma plus tendre enfance ? Qui ose prétendre qu’il a toujours avancé sur un chemin de fidélité totale, dans un amour total de Dieu et des autres ?

En vérité, nous sommes appelés à revenir auprès de notre Dieu d’amour et de pardon. Alors, pour mieux revenir sur le chemin d’une plus grande FIDÉLITÉ, avançons, aussi sur un chemin d’UNITÉ

2°) UN CHEMIN D’UNITÉ

Pour avancer avec force, avec dynamisme, vers le Royaume Éternel, c’est la 2e lecture et St Paul, qui nous résument les perspectives du chemin à emprunter, celui de l’UNITÉ. Etre dans le Christ, c’est, je site St Paul, : « se réconforter les uns les autres, s’encourager avec amour, être en communion dans l’Esprit Saint, avoir de la tendresse et de la compassion. Ayez les mêmes dispositions, le même amour, les mêmes sentiments ; recherchez l’UNITÉ. Ayez en vous les dispositions qui sont dans le Christ-Jésus. »

Bref, il s’agit d’être serviteurs, proches de tous nos frères, comme Jésus, avec Jésus. Mais le mal cherche à détruire l’unité en me poussant à oublier nos défauts, à camoufler mes faiblesses. Le mal me pousse à détecter chez les autres surtout leurs défauts, leurs limites. Pensons simplement à l’exactitude pour un rendez-vous, pour une réunions. Je m’impatiente : « il ou elle est en retard, il ou elle est en retard, il ou elle se fiche de moi, de nous, il est, elle est toujours comme ça, jamais à l’heure ». Mais si c’est c’est moi qui suis en retard, j’en ai un paquet de « bonnes raisons » pour excuser, pour justifier mon retard. Faisons l’inverse. Conscient de mes faiblesses, je regarde davantage les qualités des autres, la dignité des autres, pour les aimer comme Dieu les aime, pour les aimer comme Dieu veut les aimer, par moi. Ce qui signifie que pour construire l’UNITÉ, il faut essayer d’avance aussi, et au maximum sur un chemin d’HUMILITÉ.

3°) UN CHEMIN D’HUMILITE

C’est encore Saint Paul qui nous instruit : au nom de Dieu, il nous redit : « Ne soyez jamais intrigants ni vaniteux, mais ayez assez d’HUMILITÉ pour estimer les autres supérieurs à vous-même »… j’ajouterai : « sans que ce soit une raison pour se défiler ». Se défiler : c’est trouver tellement de qualités, de capacités, chez les autres, qu’on en profite pour refuser un service, la demande d’un engagement, même modeste, et on s’empresse de dire à l’autre : « Je ne l’ai jamais fait… Toi tu sais faire… moi je n’ai pas le temps … Toi tu feras bien mieux que moi. Tu es capable, tu as l’expérience… » En vérité, chacun a un, ou plusieurs, talents particuliers. Donc, moi aussi, j’ai des talents à développer, à faire fructifier.

L’HUMILITÉ, c’est la vérité. Etre humble, ce n’est pas se dévaloriser soi-même, c’est s’aimer soi-même tel que Dieu nous a créés, avec nos capacités naturelles, avec les capacités acquises et développées grâce à d’autres.

Etre humble, c’est donner sa vie à Dieu, à nos frères et sœurs, dans un esprit de service. Etre humble, c’est créer, c’est entretenir des liens avec les autres, sans chercher à se faire valoir, sans vouloir dépasser les autres pour être mieux qu’eux, pour être admirés. Alors c’est l’orgueil, tout l’inverse de l’humilité. L’orgueil nous coupe des autres et détruit l’UNITÉ.

Mais si nous sommes conscients de tout ce que nous recevons des autres chaque jour, nous aurons, en retour, le souci d’offrir aux autres le meilleur de nous mêmes, selon nos possibilités… ne serait-ce qu’un regard aimant…, un sourire, … un chaleureux « bonjour », un modeste service…, et pour un certain nombre, des engagements plus importants.

Tout se joue sur cette terre. Un rappel : Mme Liliane BETTANCOURT est décédée la semaine dernière. Elle a été la femme la plus riche du monde. Pour autant, elle n’est pas partie avec un gros chèque pour s’assurer l’une des meilleurs places au paradis. D’ailleurs, « les linceuls n’ont pas de poches ».

EN CONCLUSION :

Nous sommes un peuple en marche sur le chemin qui mène à la vie, et au bonheur éternel. Toute notre société connaît une période diversement mouvementée. Ne cédons pas au découragement. En nous entraînant, en nous entraidant les uns les autres, avançons avec assurance et avec joie sur un chemin de FIDÉLITÉ, UNITÉ, HUMILITÉ.

Amen !