L'association AEICW
Homélie de l’Abbé Pierre Boidin
le dimanche 26 novembre 2017
Solennité de Notre Seigneur Jésus-Christ
Roi de l’Univers,
(associée à la commémoration
de la fête de Sainte Cécile)
Dernier dimanche du temps liturgique de l’année A
Ez 34, 11-12.15-17 – Ps 22 (23), 1-2ab, 2c-3, 4, 5, 6 – 1 Co 15, 20-26.28 – Mt 25, 31-46
Aujourd’hui nous fêtons le Christ, Roi de l’Univers. Ce dernier dimanche de l’année liturgique nous invite à contempler la PUISSANCE DU CHRIST, puis sa PROXIMITÉ, et troisièmement nous invite à nous rappeler NOTRE RESPONSABILITÉ.
Tout d’abord :
-1- LA PUISSANCE : La puissance du Christ-Roi de l’Univers.
Des rois, nous n’en manquons pas à travers le monde : il y a des rois chefs d’État, des rois qui deviennent des dictateurs, des tyrans, des rois ou reines dont le titre est surtout honorifique …, il y en a d’ailleurs plusieurs dans les pays voisins de la France. Et puis il y a celles et ceux à qui, nous – bons républicains -, nous donnons le titre de roi : les rois du pétrole, les rois et reins du show-biz, les rois dans une discipline sportive. On dira de Teddy Rinner qu’il est le « roi de tatamis ». On arrive même à qualifier ainsi de dangereux gangsters : qui deviennent parfois les « rois de l’évasion » ! Ce matin, avant tout, nous nous tournons vers le Christ-Roi de l’Univers.
La Royauté du Christ, sa puissance, n’est rien comparable avec les rois et reines déjà évoqués. Il suffit de reprendre quelques passages du Symbole de Nicée-Constantinople, qui est plus détaillé que le Symbole des Apôtres, et par lequel nous affirmons :
« Je crois en Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles. De même nature que le Père, par lui tout a été fait. »
Jésus est le roi qui existe depuis toujours. Par lui tout a été créé. Contemplons notre terre avec tous ses paysages, avec ses mers, ses fleuves, avec tout ce qui vit dans la mer, sur terre et dans les airs, avec tous les matériaux qui permettent notre confort d’aujourd’hui, avec toutes les plantes, l’agriculture, les poissons, et tous les animaux qui contribuent à notre nourriture. Mesurons la beauté de la vie humaine. C’est Dieu qui a créé cette vie humaine que les parents ne créent pas, mais qu’ils transmettent. Quelles merveilles nous pouvons évoquer, en nous tournant vers Dieu, notre Créateur, et son Fils Jésus, le Roi des Rois.
Un autre motif d’admiration, d’émerveillement, consiste à simplement nous rappeler ceci : « Notre terre est immense, et, en même temps, elle n’est qu’un tout petit point dans l’ensemble de l’univers… avec les planètes, les galaxies, déjà connues ou encore inconnues, dont les distances se comptent en « années-lumière » : c’est vertigineux ! Et tout ça nous rend humbles, modestes !
Mais Jésus, dont la puissance, la royauté, sont incomparables, même avec les rois les plus importants de la terre, ou les rois les plus proches de leurs population, ce Jésus, est en même temps le tout proche de chacun. C’est le 2e point.
-2- LA PROXIMITÉ
C’est que Jésus, le Tout-Puissant que nous venons de contempler, Jésus n’est pas le Dieu lointain : il est au contraire le « Tout-Proche » : il s’est fait homme, homme véritable, venu en quelque sorte épouser toute l’humanité, se lier éternellement à elle, communier en elle.
C’est ce qu’annonçait dans la première lecture le prophète Ézéchiel, sept siècles avant la venue du Christ, avant son incarnation. A cette époque, le peuple hébreu est exilé à Babylone ; il s’est égaré loin du Seigneur. Alors Ézéchiel annonce que Dieu lui-même va conduire le troupeau, le rassembler, le protéger, le nourrir. Ézéchiel décrit déjà le berger idéal et tout proche que l’on retrouvera en Jésus. C’est la description développée de la 1ère lecture, avec ces quelques passage que nous pouvons réentendre : « Ainsi parle le Seigneur Dieu : Voici que moi-même je m’occuperai de mes brebis, et je veillerai sur elles… La brebis perdue, je la chercherai ; l’égarée, je la ramènerai ; celle qui est blessée, je la panserai ; celle qui est malade, je lui rendrai des forces. »
Donc, les brebis perdues, égarées, blessées, malades : il s’en occupera, et les autres ? Y en aurait-il que seulement pour les petits, les faibles, les perdues, les personnes seules, en mauvaise santé ? Non ! Jésus sera, il est, au service de tous, et voici comment Ézéchiel l’annonce dans la 1ère lecture : « La brebis qui est grasse et vigoureuse, je la garderai, je la ferai paître selon le droit… »
Ce matin, c’est Jésus mort et ressuscité qui nous accueille, qui nous parle, en particulier par l’Évangile, et la 2e lecture… La messe, c’est Jésus, qui se livre en nourriture, par l’Eucharistie, pour que nous devenions, le plus possible, semblables à lui, et qu’un jour, nous partagions sa gloire comme l’a précisé saint Paul dans la seconde lecture en disant : « De même que tous les hommes meurent en Adam, de même, c’est dans le Christ que tous recevront la Vie. » « Dieu sera tout en tous .»
Cependant, Dieu ne veut pas nous sauver sans nous. Il se propose, mais il ne s’impose pas. Et ici bas, nous n’avons qu’une partie à jouer pour nous préparer à la vie éternelle. La fin de la partie n’est pas connue à l’avance, mais elle arrivera ! C’est le moment d’envisager notre responsabilité !
-3- NOTRE RESPONSABILITÉ
Dieu est Amour. C’est par l’Amour que nous ressemblons à Dieu et dans l’Évangile d’aujourd’hui (qu’on appelle « l’Évangile du Jugement dernier »), Jésus nous éclaire très concrètement. Jésus est notre frère. Il s’est identifié à tous les humains. Savons-nous le reconnaître : à travers ceux qui on faim, soif, qui sont étrangers, sans vêtements, malades ou diversement prisonniers… en plus, bien sûr, de tout l’amour qui doit animer notre vie quotidienne, familiale, professionnelle, sociale, avec par exemple, toutes les multiples actions d’avant-hier et hier pour l’approvisionnement des banques alimentaires.
Nous serons tous jugés sur l’amour. Ça peut paraître tout simple pour certains, et plus complexe pour d’autres. Aussi, je vous propose des précisions données par saint Augustin, fils de sainte Monique. Il est né en 354, et mort en 430. Après une jeunesse orageuse (et même très orageuse…), il a été attiré par la foi et la vie chrétienne. Il fut aussi un grand évêque, par sa parole, par ses écrits et par le témoignage de sa vie de converti. A la question : « A quoi ressemble l’Amour ? », il a répondu ainsi, et sa réponse reste valable et interpellante pour chacun d’entre nous ; je la cite :
« A quoi ressemble l’Amour ?
Il a des MAINS, pour aider les autres.
Il a des PIEDS, pour se précipiter vers les pauvres et les nécessiteux.
Il a des YEUX, pour voir la misère et les besoins.
Il a des OREILLES, pour entendre les soupirs et les peines des hommes.
Voilà ce à quoi l’Amour ressemble. » (saint Augustin)
ET POUR CONCLURE :
Laissons-nous envahir, pénétrer, par la PUISSANCE, et, tout autant, par la PROXIMITÉ du Christ, à la fois Roi de l’Univers et Frère de Chacun d’entre nous.
Soyons bien conscients de notre RESPONSABILITÉ tout au long de notre passage sur terre ; je citerai une fois encore une phrase, d’un auteur inconnu. Et en vous la disant, je vous invite à la redire en vous, tout autant que je le fais en moi-même :
« A la fin de ma vie,
Devant Dieu,
Je ne serai pas riche de tout ce que j’ai amassé, …
Non ! Devant Dieu,
Je serai riche, seulement, de tout ce j’aurai DONNÉ »
AMEN !
EN FIN DE MESSE : l’Abbé Boidin a dit quelques mots au sujet de la Sainte Cécile, devant l’Assemblée où se tenaient les membres de l’Harmonie municipale et une délégation de la Mairie. Voici le texte qu’il a prononcé.
SAINTE CÉCILE
Vierge et martyre romaine d’une grande lignée. Son corps fut retrouvé en 821 dans les catacombes de Saint-Calixte près de Rome, puis transféré dans le quartier du Trastevere pour construire une basilique par dessus son tombeau. Lors de fouilles en 1599, il fut exhumé et retrouvé intact dans sa position d’origine.
Patronne des musiciens, car ses Actes racontent que, le jour de ses noces, tandis que les musiciens touchaient leurs instruments, Cécile chantait dans son cœur les louanges de Dieu.
FETE DE SAINTE CECILE
La musique rassemble, elle réjouit, elle réunit. Elle est une discipline exigeante… pour PROGRESSER PERSONNELLEMENT et COLLECTIVEMENT.
Bonne Fête et merci à vous les musiciens venus ce matin contribuer à l’animation de notre eucharistie du Dimanche.
Et donc Bonne Fête, aussi, et merci, à tous les organistes qui se relaient à l’orgue chaque Dimanche, et à celles et ceux qui occasionnellement font apprécier dans cette église d’autres instruments (ou leur voix).
Je voudrais exprimer également un autre « MERCI » : un MERCI à vous les anciens qui depuis des années forment les jeunes tout au long de l’année… Des jeunes qui grâce à vous progressent, progressent tellement que certains s’en vont développer encore plus intensément en encore plus loin leurs talents. Des jeunes aussi qui s’éloignent, à cause des études, du travail, dans une autre région… Mais qui continuent d’exercer l’art que vous leur avez enseigné, et les valeurs d’exigences associées. Bref, bravo et merci à tous les anciens qui assurent l’avenir… ne lâchez pas, continuez à accueillir et à former des jeunes.
MERCI !